Le 19 novembre, une vingtaine de militant(e)s avaient répondu « oui » à l’invitation lancée par Cfdt’elles pour célébrer ensemble, dans les locaux de l’URI Ile-de-France, son 10e anniversaire. J’ai 10 ans…
La journée aurait pu commencer comme une chanson populaire : un sujet qui intéresse et qui touche tout le monde, tous les milieux, tous les âges, toutes les catégories socioprofessionnelles, des discours féministes qui ne rabrouent pas pour autant la place des hommes. Sous le regard bienveillant d’un militantisme qui s’élève au service de l’égalité, face à un public féminin… mais pas que !
Hervé Cuillandre, pilote actif du réseau, a ouvert la journée en insistant sur quelques grands points, comme la lutte contre les VSST, ou l’égalité professionnelle, avant de laisser la parole à l’une des fondatrices du réseau, Catherine Pibarot, pour la genèse et l’évolution du collectif. Catherine a rappelé que Cfdt’elles, avant d’être un réseau dédié à l’égalité rofessionnelle et à la lutte contre les violences faites aux femmes, avait pour but de permettre à celles-ci d’échanger et de s’entraider afin de faire avancer leur place dans les entreprises, comme dans la société. Collectif bienveillant, il a su s’ouvrir, au fil des années, à toutes les branches (à ses débuts, il n’était composé que de militants et adhérents IEG), comme à la mixité, et a fortement contribué à la mise en place de la charte CFDT contre les VSST. Au-delà de newsletters, communications, etc., Cfdt’elles se veut aussi pionnier de nombreuses sensibilisations et de visuels efficaces, comme le Violentomètre ou le Harcèlomètre.
Corinne Hirsh, présidente du Laboratoire de l’Egalité et conférencière experte sur l’égalité femmes/hommes, a ensuite abordé le sujet « Liberté, Militantisme et Féminisme », rappelant que la quête d’égalité passe par des engagements individuels et collectifs, comme l’engagement de la direction, la revisite des process RH, ou encore l’empouvoirement des femmes. Elle a également alerté sur le retour du « traditionnel », porté par certains politiques, et des risques de renforcement des inégalités liés à l’usage de l’Intelligence Artificielle se nourrissant exclusivement de l’existant.
Isabelle Taniou, secrétaire confédérale, a poursuivi en détaillant la charte VSST et son guide d’application, ainsi que le manifeste féministe. Cette intervention a suscité beaucoup de questions quant à l’application de la charte en elle-même et aux termes utilisés d’un point de vue juridique. Puis, Stéphan Nikolic, de FETE (Femmes, Egalité, Emploi) est venu présenter son association et ses champs d’action : aider les délégués syndicaux et élus dans la mise en place et la négociation d’accords Egalité Pro, individuellement ou collectivement.
Cette journée riche de débats et d’informations ne pouvait se clore sans l’intervention d’Elisabeth Fleury, secrétaire fédérale en charge de la mixité et de l’égalité professionnelle, qui a mis l’accent sur l’importance de donner un renouveau au réseau en continuant le combat, avec la conviction qu’une société plus juste et égalitaire reste à portée de main. Les militants se sont quittés sur une phrase de Simone de Beauvoir :
« Il suffira d’une crise politique, économique et religieuse, pour que les droits des femmes, nos droits, soient remis en question. Votre vie durant, vous devrez demeurer vigilante. » (1974)
L’espoir est là ! Cfdt’elles y veille !
