C’est avec stupeur et émotion que les 1 100 salariés de Romainville ont appris le 26 septembre le désengagement d’Aventis de leur centre de recherche et développement. Suivant la mode des grands groupes pharmaceutiques visant à se focaliser sur quelques domaines thérapeutiques, les dirigeants du groupe ont choisi de renforcer l’oncologie (anticancéreux), le diabète, la thrombose. Pour les maladies infectieuses, seuls les vaccins (Pasteur) seraient conservés. Les autres activités anti-infectieuses seraient externalisées.
Si les sites de Vitry/Alfortville pour la recherche en oncologie et d’Antony pour le développement européen sont maintenus, les conséquences de ces choix stratégiques se traduisent par 559 suppressions de postes (sur 2 329) dans Aventis et l’externalisation de 165 postes à Romainville. Comment une direction peut-elle présenter un projet intitulé « renforcement de la R&D » en supprimant 25 % de postes travail ?
L’annonce du redéploiement du site de Romainville par la création d’un parc technologique (activités tertiaires, scientifiques et technologiques) ne rassure pas les salariés puisque bon nombre de ces futurs emplois à créer ne correspondent pas aux compétences actuelles des salariés de ce site.
Le premier choc passé, la FCE-CFDT met progressivement en place sa stratégie. Sur le site, les salariés ont manifesté leur colère lors d’une assemblée du personnel où la direction tentait de justifier ses choix. Une délégation intersyndicale du comité central d’entreprise a rendez-vous avec le préfet, et des démarches dans les ministères sont entreprises.
Devant l’ampleur de la réindustrialisation, la FCE-CFDT est convaincue que toutes les forces syndicales, patronales et politiques doivent agir efficacement pour solutionner les problèmes qui se poseront. C’est pourquoi elle demande l’organisation d’une table ronde afin que chacun puisse prendre et tenir des engagements écrits. Les objectifs sont d’engager un dialogue puis une négociation pour obtenir un contrat de site à Romainville avec engagement ferme de trouver des activités et des emplois à hauteur du niveau actuel, la pérennisation d’axes de recherche pharmaceutique d’Aventis en France, « 0 licenciement sec ».
Elisabeth Guigou, députée de la circonscription, nous a déjà donné son accord. Le travail entrepris avec notre expert au comité de groupe (Syndex) va nous permettre d’argumenter nos propositions.