A soixante et un ans passés et avec plus de quarante an-nées de travail chez Solvay, notre ami Gérard Uhring part à la retraite au 1er octobre prochain. C’est, pour CFDT magazine Chimie Energie, l’occasion de revenir sur la carrière de ce militant engagé à la CFDT depuis de nombreuses années, dans son entreprise, au sein de la fédération et de son syndicat régional.
Mag : Bonjour Gérard, peux tu te présenter à nos lecteurs ?
Je suis rentré chez Solvay à l’usine de Dombasle en Meurthe-et-Moselle en 1970 en tant qu’agent de maitrise aux services généraux usine. J’ai passé plus de trente ans en travail posté continu. J’ai adhéré à la CFDT en 1972, après un passage éclair à la CGT. J’ai rapidement brigué différents mandats électifs au Comité d’entreprise, délégué du personnel, CHSCT sur le site de Dombasle. Je suis délégué syndical central (DSC) depuis maintenant cinq ans.
La CFDT était déjà majoritaire à cette époque ?
Non, bien au contraire, la CGT pesait 80 %. C’est aux élections de 1992, grâce au travail de terrain mené par tous les militants de la section CFDT que nous avons remporté les élections et inversé la tendance. Nous sommes devenus majoritaires avec 77 % des voix, avec des élus dans tous les collèges. Toutes ces années de militantisme m’ont prouvé que seul le contact avec les salariés, la proximité, la prise en charge des problèmes au quotidien, se traduisent en résultat positif. C’est vrai pour les élections, c’est aussi vrai pour les adhésions. Il faut être en phase avec les salariés si nous voulons faire passer nos messages, et faire partager nos valeurs. Le travail dans les Institutions du personnel, en particulier le CHSCT dans les entreprises de la chimie, est très important. Notre section compte aujourd’hui plus de 80 adhérents.
Quels sont, pour toi, les faits marquants de ces dernières années pour la CFDT Solvay ?
C’est sans aucun doute la progression de la CFDT au sein de l’Unité Economique et Sociale (UES) Solvay. J’ai œuvré à la création d’une section à Salins-de-Giraud. Nous avons renforcé notre audience et consolidé notre équipe à Paris. C’est aussi le formidable travail mené par l’équipe de Tavaux en Franche-Comté, avec mon ami Noël Trist, et aux résultats obtenus. Là aussi, c’est le travail de terrain qui a payé, notamment avec la démarche TEQ (Travail En Questions) qui a été menée. Noël va lui aussi bientôt partir en retraite, après avoir assuré pendant des années le secrétariat du Comité européen Solvay. Nous sommes aujourd’hui majoritaires au Comité central d’entreprise et première organisation syndicale de l’UES. La CFDT est devenue incontournable dans l’entreprise à tous les niveaux.
La démarche « Agir pour le développe-ment durable » est aussi une action importante que nous avons menée. Ce pari lancé par le Comité Européen s’est traduit par une démarche de sensibilisation des salariés qui a associé les syndicalistes et la direction. Cela a été, pour nous, l’occasion de mettre en avant nos idées, de défendre nos valeurs CFDT sur le développement durable.
Une autre initiative du Comité Européen, que l’on doit souligner, est le programme emploi jeunes et insertion. Une « école de la deuxième chance » que nous avons mise en œuvre sur le site de Dombasle et qui permet à des jeunes en situation de rupture de remettre le pied à l’étrier par le biais de formations.
Assurer un mandat de DSC c’est difficile ?
J’ai toujours veillé à assurer une bonne entente et une cohésion entre les équipes et les militants, à maintenir une unité syndicale entre nous. Cela impose un véritable travail de préparation collective des négociations, qui nous permet de porter à la direction des revendications spécifiques CFDT, partagées par tous. C’est un gage de crédibilité de l’action syndicale.
Je passe aujourd’hui la main, après avoir assuré une période de « tutorat », à Carlos Borges qui vient d’être désigné DSC par la FCE. Il a le soutien de l’unanimité des militants de l’UES Solvay. C’est un militant qui a toutes les qualités pour réussir dans ses nouvelles fonctions. C’est un battant, ma relève est assurée.
Quant à moi, je vais profiter de plus de temps libre même si je reste à disposition du syndicat Lorrain et de la fédération sur des missions ponctuelles.
