Depuis sa séparation en 2004 du groupe Total, Arkema a lancé un vaste plan de restructuration qui progressivement touche tous ses établissements. Ses effectifs sont ainsi passés de 19 167 à fin 2004, à 17 044 à fin 2006.
Le 22 mars, c’était le tour de l’établissement de Pierre-Benite. Ce jour-là, la direction annonçait lors du comité central d’établissement (CCE) que 226 postes seraient supprimés sur les 574, et qu’une vingtaine de salariés seraient transférés chez le finlandais Kémira. Raison invoquée par la direction, la nécessité de recentrer le site de Pierre-Benite sur ses activités rentables. Et la direction de programmer le prochain CCE pour lancer la consultation officielle, avec pour objectif de finaliser la nouvelle organisation début 2008. Mais c’était sans compter sur la mobilisation des organisations syndicales et des salariés du site. Après un week-end passé à contacter les responsables politiques locaux, dès le lundi l’intersyndicale CGT – CFDT – CGC appelait à la grève et demandait du temps pour pouvoir proposer des alternatives à cette « casse sociale ». Bien que minoritaire, la CFDT faisait connaître sa stratégie : sauver le plus grand nombre d’emplois et, malgré les 70 % de voix CGT, garder son identité.
Suite à cette mobilisation, la direction d’Arkema a été amenée à négocier un protocole qui suspend le processus d’information/consultation du CCE, dans le cadre des Livres IV et III. Mais au préalable, les solutions qui permettraient de limiter les conséquences sur l’emploi du projet de restructuration devront être explorées conjointement, avec l’intervention d’un expert indépendant. Son expertise devra porter sur toutes les activités concernées par le projet de restructuration, sur toutes les solutions industrielles alternatives qui pourront être élaborées par les organisations syndicales, ainsi que sur toutes les mesures sociales.
Si les droits obtenus suite à la mobilisation sont ceux dévolus aux instances représentatives du personnel dans le cadre des Livres IV et III, un pas a été fait néanmoins dans le domaine de l’anticipation. Preuve en est, la nouvelle convocation des membres du CCE qui devra se faire accompagnée d’une note d’information amendée, tenant compte des discussions approfondies qui auront eu lieu suite au rapport de l’expert. Une action qui pose les jalons d’une nouvelle conception des restructurations.