Avec son nouveau plan de restructuration, la direction veut réduire son activité et les effectifs sur le site de Saint-Auban. Localement l’équipe CFDT n’accepte pas l’hallali qui s’annonce.
Lors de la session du 2 septembre dernier, les délégués du Comité central d’entreprise d’Arkema France ont appris que la direction « remettait le couvert » sur le site de Saint-Auban (Alpes de Haute- Provence). Classé Seveso niveau 2, le site chimique comptait encore en 2004 quelque 800 salariés. Mais les réorganisations successives ont réduit ce nombre à 360 et le site est en partie inoccupé. Avec le plan annoncé et une opération simultanée de suppression et création de postes, c’est au final une nouvelle réduction des effectifs d’environ 90 personnes qui est projetée.
Sur place, les militants ne décolèrent pas d’avoir vu disparaître le projet de réindustrialisation « Silpro » qui devait créer de l’emploi en mettant en œuvre une activité de production de cellules photovoltaïques et occuper les terrains libérés par Arkema. Une colère d’autant plus grande que les travaux de gros œuvres réalisés n’attendaient plus que la mise en place des bâtiments.
Alors le Comité central a décidé d’une expertise pour vérifier le bien-fondé des choix de la direction. A Saint-Auban et avec le soutien de la fédération, la CFDT a décidé d’engager une action en référé afin de mettre en évidence les irrégularités du projet patronal, mais aussi de souligner que la direction du groupe fait l’impasse sur sa responsabilité sociale en termes de reclassement, notamment sur le bassin local, tel que prévu dans les dispositions de la convention collective nationale de la chimie. A cela l’équipe CFDT ajoute que le site a des atouts et peut tout à fait redévelopper des activités dont il a été amputé il y a quelques années. « En allant en justice, on veut montrer que l’on ne va pas se laisser faire, et il n’est pas question d’accepter des restructurations fondées sur la seule performance financière qui se fait aux dépens de l’emploi ». C’est à croire que les leçons de la crise financière de 2008 ont été oubliées et que le son du tiroir caisse est la partition que savent jouer certains patrons de la chimie !