En ce début d’année, on pourrait qualifier l’année écoulée d’« Annus horribilis » avec l’espoir que 2010 sera forcément meilleure et verra enfin l’amorce de la fin de cette crise. 2009 a été particulièrement douloureuse pour les salariés en général et ceux de nos secteurs en particulier qui ont subi chômage partiel, licenciements ou fermetures d’entreprise. Le nombre de chômeurs a explosé avec plus 25% en un an, ce qui représente actuellement plus de 2,6 millions de demandeurs d’emploi.
Au cours de cette période, les huit organisations syndicales ont organisé plusieurs manifestations massives. Ces mobilisations ont permis de faire aboutir certaines de nos revendications comme celle sur le Fonds d’Investissement Social (FISO). Il permet aux entreprises de former les salariés plutôt que de procéder à leurs licenciements. Ou encore, pour les salariés malheureusement touchés par un plan social, la durée de la Convention de Reclassement Personnalisée (CRP) est passée de 8 mois à 12 mois avec une indemnité de 80% du salaire brut. Quant à l’indemnisation du chômage partiel, elle est portée à 63% (au lieu de 50%) et à 75% pour les salariés des entreprises qui signent une convention Etat-Unedic. Dans ce contexte, et malgré les avancées obtenues, la crise a aggravé les inégalités entre citoyens, inégalités renforcées par le maintien du bouclier fiscal sur lequel s’arcboute le président de la République.
Mais 2009 a aussi été l’année où les élections professionnelles se sont déroulées dans le cadre des nouvelles règles sur la représentativité. Un premier regard sur les résultats électoraux nous montre des lignes en train de bouger. Certaines organisations se renforcent nettement, certaines disparaissent ou bien en profitent pour changer d’étiquette ou fusionner.
Alors en cette période de vœux, quels espoirs pour 2010 ?
La Commission européenne a proclamé 2010 comme l’année européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale. La sortie de crise risque d’être lente et progressive dans la meilleure des hypothèses. Le nombre de demandeurs d’emploi risque de s’accroître et celui des chômeurs de longue durée encore plus. L’ambition européenne de vouloir éradiquer la pauvreté en Europe est donc opportune mais suppose une mobilisation déterminée de l’ensemble des acteurs sociaux et politiques pour la mettre en œuvre.
Sur le plan syndical, les résultats des élections dans les entreprises avec leurs conséquences, le rendez-vous sur l’avenir des retraites avec ses incertitudes, le congrès confédéral de la CFDT à Tours avec en débat l’avenir de notre syndicalisme, nous promettent une année 2010 riche de débats et d’actions.