Scandales du Médiator, Viox et Distilbène raisonnent encore dans les esprits tandis que les ruptures de stocks de vaccins et d’antibiotiques se trouvent largement relayées par les médias. La presse se fait aussi l’écho des annonces de plans de restructurations, que le citoyen rapproche volontiers des montants élevés de dividendes versés par les grands groupes pharmaceutiques à leurs actionnaires. L’industrie du médicament pâtit alors d’une image dégradée auprès du grand public alors même qu’elle se trouve en charge d’une noble mission : celle de produire des traitements destinés à soigner les patients.
Il s’agit d’abord de répondre aux besoins de santé des populations, quel que soit leur solvabilité. Cette question renvoie au prix des nouveaux médicaments qui ne devrait pas constituer une barrière à l’accès aux nouveaux traitements.
En outre, un lien existe indéniablement entre les ruptures de stocks, la dispersion des chaînes d’approvisionnement mondialisées, et les stratégies de gestion à flux tendu. Une politique active de ré-industrialisation européenne, tant des molécules de base que des médicaments, si possible sur des créneaux d’avenir comme les biotechnologies, peut être une solution.
Par ailleurs, un partage de la valeur ajoutée plus équilibré, en faveur de l’emploi notamment ou de la R&D, est à promouvoir au travers d’un dialogue social plus volontariste.
Pour la FCE-CFDT, ce dialogue social devrait prendre en compte l’ensemble des parties prenantes de l’écosystème du médicament, au-delà des partenaires sociaux des entreprises du médicament,
l’Assurance maladie, les sous-traitants, les ONG, les GAFAM ….
Enfin, il faut souligner que l’amélioration de l’image des entreprises du médicament relève d’un impératif dans un contexte social très tendu et marqué par les enjeux de la transition numérique notamment : il serait regrettable que les patients accordent davantage de confiance à Google ou Apple qu’aux groupes pharmaceutiques.
