Le rendez-vous du samedi 13 juin est important pour amplifier notre rapport de forces vis-à-vis du gouvernement et du patronat. Il doit être l’occasion de réunir sous nos banderoles une population large qui regroupe le maximum de salarié(e)s et leur famille. Le choix du samedi doit permettre de mobiliser des millions de personnes. Il doit favoriser la présence de salariés qui n’ont pas la possibilité de se joindre à nous durant la semaine, notamment ceux des PME et TPE.
Nos détracteurs sont légions dans la période : ceux qui dénoncent une manifestation de plus et ceux qui tentent de ringardiser les syndicats en les classant dans le clan des contestataires systématiques. Ces interpellations caricaturales ne doivent nullement nous intimider. A contrario d’émousser notre indignation, elles doivent stimuler notre capacité à nous mobiliser en grand nombre.
L’enjeu est de taille pour les salariés d’aujourd’hui et de demain. Il est important de dénoncer le mutisme du patronat qui fait le dos rond en espérant un hypothétique lendemain meilleur. Attitude inacceptable favorisant l’inertie sociale alors que les employeurs devraient être à l’offensive pour accompagner les salariés qui se retrouvent sans rien du jour au lendemain. Attitude conservatrice interprétée comme arrogante par un grand nombre de salariés qui voient, face au lot de licenciements quotidiens, certains patrons faire preuve d’excès en matière de rémunération ou recourir à des plans de sauvegarde pour l’emploi (PSE) non justifiés au regard de la situation économique de leur entreprise.
Et que dire du gouvernement qui décide de mesures inégalitaires accroissant de fait le fossé entre les différentes couches sociales de notre pays. Alors que le contexte actuel demande un sursaut de solidarité nationale, il maintient un bouclier fiscal qui exonère en partie les populations les plus aisées de contribuer à l’effort citoyen. Ou encore, il défiscalise les heures supplémentaires. En persistant sur ces deux mesures injustes, il ampute son budget de près de six milliards d’euros à un moment où, selon lui, l’argent fait cruellement défaut pour donner du pouvoir d’achat à ceux qui se lèvent tôt pour aller travailler. Et ce n’est pas fini si l’on en croit la dernière provocation en date qui consiste à proposer aux salariés en maladie, accidentés ou encore aux femmes enceintes de travailler pendant leur arrêt de travail.
La manifestation du samedi 13 juin est l’occasion de crier notre indignation et exiger un sursaut national et européen pour que les moyens soient à la hauteur des enjeux et répondent à plus de justice sociale.