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Aluminium-Péchiney la CFDT a un projet !

Face aux restructurations annoncées chez Rio Tinto-Alcan, la CFDT ne reste pas les bras croisés..

Face aux restructurations annoncées chez Rio Tinto-Alcan, la CFDT ne reste pas les bras croisés. La récente rencontre des militants de la FCE (Fédération Chimie Energie) avec ceux de la FGMM (Fédération générale CFDT des mines et de la métallurgie) en témoigne.

Voilà bientôt trois ans que la CFDT des pays de Savoie et l’équipe Péchiney de Saint- Jean-de-Maurienne ont tiré la sonnette d’alarme. En effet, avec les restructurations envisagées par le groupe anglo-australien Rio Tinto, c’est tout particulièrement le site d’Aluminium Péchi ney, acteur industriel de la vallée de la Maurienne depuis 1910 et de nombre d’activités connexes de la région, qui est menacé.

Au fil des années et de la mondialisation du marché de l’aluminium, il y a eu la mise en route d’une usine à Dunkerque, mais aussi la fermeture de celle de Noguères à la fin des années 80. En 2002, le canadien Alcan achète Péchiney. En 2007, le groupe Rio Tinto prend le contrôle d’Alcan. Mais, ce géant industriel est financièrement fragilisé par une politique de rémunération favorisant les actionnaires. Aussi, il envisage de se restructurer, et l’usine de Saint-Jean se retrouve dans le collimateur.

Le site est pourtant performant et a fait ses preuves, notamment en termes de participation et de soutien aux activités de recherche et développement de l’entreprise, notamment pour la mise au point de nouveaux outils de production.

Janvier 2010. Les militants CFDT du groupe, issus de la FCE et de la FGMM, se sont retrouvés à Paris pour faire le point de la situation avec le cabinet d’expertises Syndex.

Brossant le tableau international, l’expert a souligné la baisse d’activités survenue en Europe en 2009 et ce, après trois années de progression. La période 2010-2011 présente des perspectives de développement, mais sera marquée par une baisse des prix de l’aluminium tandis que l’année 2012 devrait voir un pic de surproduction avec la mise en service au Moyen-Orient d’usines de production.

Interrogé, Syndex a répondu qu’il n’y a pas aujourd’hui de concurrence entre l’aluminium et l’acier. Pour autant, il faut regarder à plus long terme ce qu’il adviendra de ces marchés en fonction des normes environnementales, notamment pour ce qui est du recyclage des métaux.

Syndex a poursuivi sa présentation et décortiqué les intentions du groupe Rio Tinto. Et là les choses se gâtent. La direction du groupe a annoncé sa volonté de réduire à la fois ses frais de structures et ses productions, notamment à Dunkerque et Saint-Jean-de- Maurienne.

Force est déjà de constater la réduction insidieuse des effectifs, notamment chez les sous-traitants tandis que l’on observe la baisse des investissements et le difficile maintien des activités de Recherche et Développement.

Un constat qui touche la partie amont de la production mais aussi la filière transformation de l’aluminium. C’est une activité dont le groupe a décidé de se séparer.

Alors, les « savoyards » de la CFDT, venus à Paris, ont rappelé que depuis 2007 les militants de l’usine de Saint-Jean et ceux de l’interprofessionnel ont élaboré et rédigé un véritable projet industriel pour la vallée de la Maurienne. Tout y est et tous les paramètres ont été posés sur la table. Ainsi, ont été passés au crible, la question du devenir du site et des activités artisanales de la filière aluminium. Le site de Saint-Jean doit devenir une véritable plateforme d’application technologique industrielle et une usine « bas carbone ». Une revendication qui passe par la définition de l’approvisionnement énergétique et la mise en place d’une véritable politique de l’emploi, telle que l’exige le Code du travail avec la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). A défaut, c’est bien l’avenir de toute la région et de ceux qui y travaillent qui est menacé.

Contactées, les directions françaises se retranchent derrière les consignes d’une direction internationale qui tire à son gré les ficelles d’une logique purement financière. Une attitude que la CFDT conteste. Les militants cédétistes ont également investi le terrain régional et de nombreux contacts ont été pris avec les responsables politiques et les élus. Alors, au moment où les Etats généraux de l’industrie vantent la nécessité d’activités industrielles sur les territoires, il est temps que les décideurs et responsables de tous poils traduisent leurs discours en actes… car l’avenir des entreprises et de l’emploi est une chose trop sérieuse pour la laisser aux seules mains de financiers !

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