La silice est présente dans la nature sous différentes formes, cristalline, amorphe ou combinée sous forme de silicates. Le quartz est une des variétés les plus connues de la silice cristalline que l’on retrouve dans plusieurs roches comme le granite, le grès ou encore le sable. En fonction des procédés industriels, elle est utilisée en tant que matière première dans la fabrication du verre et des matériaux de construction ou comme additif dans les peintures, ou certains caoutchoucs par exemple.
A l’état naturel la silice cristalline ne comporte pas de risque mais sa forme alvéolaire induite par certaines activités présente des risques élevés pour les salariés exposés par inhalation aux poussières. Reconnue comme cancérogène certain pour l’homme en1997 par le CIRC et l’OMS, ce n’est que 20 ans plus tard que l’Europe reconnaitra les travaux exposant à la poussière de silice cristalline alvéolaire dans la liste des procédés cancérogènes suite à la révision de la directive sur les agents cancérogènes et mutagènes.
Son exposition est la cause de plusieurs maladies respiratoires comme la silicose et le cancer broncho-pulmonaire. Selon l’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’Environnement et du travail (ANSES), elle augmente le risque de développer une maladie auto-immune. Près de 365 000 travailleurs seraient exposés par inhalation, dont entre 23 000 et 30 000 à des niveaux excédant la valeur limite d’exposition professionnelle (VLEP).
La FCE-CFDT n’a pas attendu la révision de cette directive pour se préoccuper de la prévention et de la protection des travailleurs exposés. En 2006, la Fédération européenne de l’Energie, de la Chimie et des Mines, à laquelle la FCE-CFDT était affiliée, signait l’accord intersectoriel européen sur l’exposition à la silice cristalline. L’objectif était notamment l’implémentation de bonnes pratiques de prévention en la matière et la mise en place d’un système de surveillance de l’application de ces bonnes pratiques. La représentation de l’ensemble des signataires, nommée NEPSI, dans laquelle la FCE-CFDT est partie prenante par le biais d’IndustriALL Europe, a construit plusieurs outils pour informer et former les salariés sur les risques et les mesures de préventions, développer des mesures standardisées dans l’ensemble des pays européen.
Pour la FCE-CFDT, la santé et la sécurité des travailleurs est une priorité. Si nous revendiquons l’abaissement de la VLEP et la révision du tableau des maladies professionnelles préconisés par l’ANSES, notre action doit également se porter sur la réduction, voire la suppression de l’exposition des travailleurs à la silice cristalline. Elle doit notamment se traduire par l’information des salariés sur le nouveau plan d’action NEPSI 2022-2024 et son déploiement dans les entreprises et particulièrement dans les TPE-PME.
