L’année 2004 sera une année difficile pour la recherche industrielle. Les deux centres de recherche du champ fédéral de la FCE-CFDT, l’Institut français du pétrole et le Centre technique du papier, voient les dotations financières qu’ils reçoivent de l’Etat amputées de 20 %. Ce gel de crédit est une décision grave. Elle peut impacter fortement la compétitivité de l’industrie française, et par conséquent accentuer les pertes d’emplois.

Cette décision suit la seule logique gouvernementale de répondre à l’engagement démagogique de réduire les impôts directs, donc principalement des Français qui ont des revenus conséquents. Si elle devait se confirmer et perdurer ces prochaines années, elle aurait des conséquences graves pour l’avenir industriel en France, mais aussi en Europe. Dans la période de forte concurrence internationale, avec des territoires dits « émergents » comme l’Asie et la Chine, l’industrie européenne ne se maintiendra que si elle poursuit sa modernisation. Les centres techniques, qui assurent une recherche industrielle financée par le public et le privé, sont des outils essentiels. Ils permettent à la fois un soutien immédiat aux entreprises, notamment les PME, et un investissement dans les recherches prospectives à moyen terme préparant ainsi l’avenir de l’industrie.

La pensée ultralibérale pourrait rejoindre celle des anticapitalistes et déclarer que les entreprises privées doivent financer la recherche privée. Ce serait une hérésie ! Agir pour l’emploi, c’est se donner les moyens d’influencer l’évolution économique qui maintiendra la capacité industrielle, socle de notre société occidentale. Il faut que l’Etat respecte ses engagements pris dans les contrats de plan pluriannuels qui déterminent les orientations de travail des centres techniques.