Après plus d’une semaine de grève au sein du groupe chimique Air Liquide, le conflit a trouvé un dénouement positif. Retour sur les causes de ce mouvement social.
Le 25 mai 2005, trois organisations syndicales (CFDT, CGT et FO) engagent un mouvement de grève dans le groupe chimique Air Liquide. Leurs revendications sont d’une portée nationale : amélioration des conditions de travail, prise en charge par l’employeur de la journée de Pentecôte, et surtout ouverture de négociations pour un retour à une politique d’augmentation générale qui permette notamment le rattrapage du pouvoir d’achat, et de négociations pour un départ en retraite anticipé pour travaux pénibles, les travailleurs postés ou d’astreinte.
Pour la FCE-CFDT, il est alors inadmissible, qu’au vu des bons résultats du groupe depuis plus de cinq ans, il n’y ait plus d’augmentations générales et que le pouvoir d’achat des salariés ne soit plus garanti. Il est tout autant anormal qu’un tel groupe ne négocie pas d’accord cadre de départ anticipé pour travaux pénibles, les travailleurs postés ou d’astreinte. Dans ces domaines, les salariés veulent de la part de la direction générale une écoute sociale qui débouche sur des ouvertures de négociations nationales pour l’ensemble des établissements du groupe.
Le conflit touche d’abord les 5 sites de production. Il s’étend ensuite aux autres établissements. 21 sites se retrouvent alors en grève ! La direction nationale refuse pourtant toujours de négocier. Elle renvoie, dans un premier temps, les sites vers des négociations locales où les directions tentent de diviser les salariés. Devant l’ampleur du mouvement, la direction accepte finalement le 2 juin d’ouvrir des négociations nationales.
Alors, quels résultats ? Les augmentations salariales, prévues pour 2005, ont été revalorisées et accélérées. Des indicateurs de suivi des augmentations individuelles seront aussi communiqués pour la négociation en 2006. Côté retraite, l’ouverture d’une négociation pour un dispositif de retraite anticipée est prévue. Et le régime de retraite sera revu d’ici la fin de l’année par le biais d’une négociation. Enfin, une commission d’échange sur les conditions de travail sera mise en place. Il reste maintenant à veiller à ce que la direction tienne ses engagements.