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Afrique Les défis du syndicalisme

A l’initiative de l’Icem, la FCE-CFDT a participé avec la CSC, au séminaire organisé à Dakar. Economie informelle et VIH/Sida étaient à l'ordre du jour....

A l’initiative de l’Icem, la FCE-CFDT a participé avec la CSC, au séminaire organisé à Dakar. Economie informelle et VIH/Sida étaient à l’ordre du jour.

En coopération avec les syndicalistes belges de la CSC, en lien avec l’Icem (notre fédération syndicale internationale de la chimie et de l’énergie), la FCE-CFDT a contribué à l’organisation d’un séminaire de 2 jours à Dakar sur l’économie informelle et le VIH/Sida en Afrique. Quatorze pays d’Afrique noire francophone et anglophone étaient présents pour construire des prises en charge syndicale face à ces deux fléaux qui fragilisent l’économie et les salariés africains.

Au cours d’un séminaire précédent, les syndicats africains avaient constaté un manque de stratégies pour syndiquer les travailleurs du secteur informel inorganisés, mais aussi pour élaborer des plans opérationnels pour lutter contre les effets néfastes du VIH/Sida en milieu de travail.

Pour planter le décor, Birane Thiam, inspecteur du travail sénégalais et ancien syndicaliste, définit l’économie informelle. « C’est un ensemble d’activités économiques qui se réalisent en marge de la législation pénale, sociale qui échappent à la comptabilité nationale, donc à toute régulation de l’Etat. »

De fait, les travailleurs de l’économie informelle ont certes un employeur, mais ils n’ont ni protection sociale ni sécurité au travail, ni la possibilité d’adhérer à un syndicat. Pourtant, cette économie informelle est aujourd’hui incontournable car elle représente environ 80% de l’économie globale dans chacun des pays présents.

Prendre en charge ce phénomène, c’est agir pour le travail décent, revendication importante pour le syndicalisme international. Ayao Bandjou, syndicaliste togolais, a démontré qu’une action syndicale permettait d’organiser les travailleurs. Depuis 2000, il a progressivement mis en place un projet dénommé Système Tontine Crédit. Ce projet consiste à collecter et à mobiliser tous les jours, de l’épargne auprès des acteurs de l’économie informelle. Les fonds ainsi recueillis, permettent d’octroyer des micros-crédits aux membres, de former et sensibiliser les membres à l’importance de l’épargne, d’aider les membres à améliorer leurs conditions de vie et de travail. Les résultats sont là puisque le nombre d’adhérents progresse, même si c’est encore trop insuffisant.

Joseph Toe de l’Icem et originaire du Burkina Faso, après avoir rappelé les conventions de l’OIT, notamment sur le travail précaire, a présenté les 10 étapes pour structurer la prise en charge de l’économie informelle. Cela passe par la constitution d’un groupe organisateur, la définition d’un projet ciblé, mais aussi la nécessité d’élaborer un plan d’action, d’obtenir des soutiens, y compris de l’Etat, de former et soutenir les acteurs de ce projet.

Cheikh Ousmane Diop, expert syndical sénégalais mandaté par la confédération syndicale internationale (CSI), a présenté l’action menée au Sénégal. De longues négociations entre l’Etat, le patronat et les syndicats auront permis de mettre en place une stratégie nationale de lutte contre le VIH/Sida et la mise en place d’un comité national tripartite. Ces actions auront permis de faire baisser la prévalence de manière sensible, même si les zones frontalières restent encore des zones à risques élevés.

Malgré ces résultats positifs, la prise en charge dans le monde du travail reste encore trop timide. L’échange avec les participants fait ressortir de réelles difficultés à promouvoir le dépistage dans l’entreprise. Les syndicalistes nient parfois eux-mêmes, ce risque. Mais souvent, c’est la crainte de la discrimination qui prédomine, le poids du regard de son collègue. Ce sont aussi les facteurs religieux qui pèsent sur les comportements.

A partir de ces apports et d’un état des lieux dans chaque pays sur les deux thèmes, les travaux de groupes ont permis de déterminer les axes prioritaires d’actions pour mieux organiser et syndiquer les travailleurs. Outre ces plans d’actions enpréparation, c’est surtout la prise de conscience de l’existence d’outils efficaces, que tous sont repartis avec une volonté d’agir avec leurs équipes, renforcés par le fait de se savoir soutenus par la CSC, la FCE et l’Icem.

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