Les inégalités entre les hommes et les femmes ne se mesurent pas qu’au travail. C’est ce qu’ont montré les débats organisés par la FCE et la Confédération lors du rassemblement « Actuelles 2004 » des 4 et 5 mars.
L’égalité est inscrite dans la loi et au fronton des mairies. Pour autant, les inégalités entre les hommes et les femmes demeurent. Un triste constat pointé du doigt par les 1 500 militants et militantes rassemblés à Paris le 5 mars sur les gradins du Cirque d’hiver.
Une journée pour faire le point sur la question, au moment où la CFDT affiche ses 40 ans (1964-2004). Regard sur le chemin parcouru avec les témoignages d’Edmond Maire, de Jeannette Laot et Nicole Notat. Puis vient le tour de Fadéla Amara, présidente et militante de l’association « Ni Putes Ni Soumises ». Ses propos sont plébiscités par des applaudissements nourris. Débat avec Catherine Génisson, auteure de la loi de mai 2001 relative à l’égalité professionnelle, François Chérèque, Claude Thélot, président de la Commission nationale du débat sur l’école, et Francesca Sanchez, secrétaire générale de la Fédération espagnole des travailleurs de la chimie (UGT).
Témoignages d’équipes syndicales aussi, qui montrent que l’égalité entre les hommes et les femmes doit se construire au quotidien. Car, si les lois existent bien en France, en Hongrie et en Espagne, il faut des militants pour les faire respecter et parfois les mettre en œuvre. Il s’agit de dépasser les obstacles liés à l’éducation, aux questions culturelles, sociologiques ou même économiques qui font que les femmes sont davantage touchées que les hommes par la précarité, la pauvreté, le chômage et l’exclusion.
L’autre moment fort du rassemblement « Actuelles 2004 » aura été l’après-midi fédérale tenue la veille. Plus d’une centaine de participants avaient été invités à s’exprimer sur la réalité des entreprises de nos secteurs. Ainsi, des équipes ont montré qu’elles sont passées aux exercices pratiques. Pour les uns, c’est le suivi au plus près du bilan annuel ; pour d’autres, c’est la conclusion et la mise en œuvre d’un accord spécifique pour corriger les inégalités. Le travail fait par la CFDT chez Woco-Michelin en Bourgogne est un exemple quant à l’utilisation militante du bilan social. Chez Bio-Mérieux, en région lyonnaise, l’accord conclu en 2003 a pour ambition de gommer les écarts constatés tant sur les rémunérations, l’évolution professionnelle que la formation. « Les expériences des équipes nous montrent que les inégalités ne sont pas une fatalité », a souligné le secrétaire général, Patrick Pierron, en concluant l’après-midi fédérale. Gageons que la brochure Négocier l’égalité professionnelle deviendra le document de référence pour les délégués de nos entreprises.