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Actualité de la FCE Economie mondialisée & Stratégies industrielles : questions et réponses syndicales

Le 13 mars, la confédération et la CFDT Cadres organisaient un colloque autour de la mondialisation et des stratégies des entreprises...

Le 13 mars, la confédération et la CFDT Cadres organisaient un colloque autour de la mondialisation et des stratégies des entreprises. Un thème au cœur des préoccupations des fédérations industrielles en général, et de la FCE-CFDT en particulier. Trois temps forts auront marqué la journée.

DES STRATÉGIES QUI DIFFÈRENT. Durant cinq ans, Suzanne Berger, professeure de sciences politiques aux Etats-Unis, a conduit une enquête auprès de 500 entreprises dans le monde. Objectif, analyser leurs stratégies en matière de délocalisation et de sous-traitance dans une économie mondialisée. Après décryptage de ces stratégies, ses conclusions laissent entrevoir des marges de manœuvre au syndicalisme. A ceux qui pensent que la mondialisation conduit à un modèle unique, elle indique qu’il existe autant de stratégies différentes que de secteurs d’activité, de tailles d’entreprise et d’entreprises. En d’autres termes, « il n’y a pas de secteurs condamné, il n’y a que des entreprises condamnées ». Les réussites d’Intel, de Dell, de Zara, ou encore de Geox, attestent de la pertinence et de la viabilité de stratégies très différentes, y compris dans un même secteur d’activité et pour un même produit parfois.

De manière générale, l’entreprise ne conserve en interne que les activités qu’elle sait non seulement bien faire, mais mieux que les autres. Elle confie les autres activités à des tiers, à proximité ou non. Cela impose que l’entreprise sache fragmenter sa chaîne de valeurs, sans pour autant perdre la maîtrise de l’ensemble du process. Cela nécessite aussi que les technologies de l’information et de communication, et surtout de numérisation, soient développées. Elles vont permettre de répartir les activités de recherche, d’élaboration d’un produit, de design, de fabrication, et de marketing, entre différentes entreprises, voire différents points de la planète. Pour Suzanne Berger, la valeur ajoutée « différenciatrice » se joue ailleurs que sur le coût de la main d’œuvre : la compétitivité hors coût, l’investissement en R&D, l’innovation technologique, organisationnelle et sociale, la valorisation des compétences individuelles et collectives, la rentabilité du capital humain. En d’autres termes, l’entreprise qui ne s’adapte pas et n’opère pas de choix stratégiques, est condamnée.

ANTICIPER LES DÉLOCALISATIONS. La CDFT Cadres a ensuite présenté la boîte à outils syndicale intitulée Moos (pour « rendre les délocalisations viables », en anglais). Ce guide repose sur les bonnes pratiques existantes élaborées par les syndicats en réaction à des délocalisations. Il est le fruit d’un travail commun avec six autres organisations syndicales européennes. La démarche proposée dans ce guide repose sur le principe initial d’anticiper les délocalisations. Cela impose de connaître les secteurs d’activité de l’entreprise susceptibles d’être délocalisés, ainsi que les motifs qui peuvent conduire la direction à faire ce choix. La stratégie syndicale dépendra des objectifs fixés en matière économique et sociale. Ce guide est disponible sur le site de la CFDT Cadres (www.cadres-plus.net).

SYNDICALISER. Le troisième temps a été consacré aux réponses apportées par la FCE, la FGMM, l’URI Lorraine et la CSC belge. Si la prise en charge des effets de la mondialisation n’en est pas toujours au même stade, pour autant les constats et les objectifs sont partagés par tous. Beaucoup d’industries sont percutées par les restructurations, les externalisations et les délocalisations. Mais les instances représentatives du personnel ne sont plus adaptées pour avoir les bonnes informations, l’éloignement des centres de décision en étant souvent la principale cause. De ces constats découlent des objectifs communs. La gouvernance d’entreprise, la responsabilité sociale des entreprises, le développement du dialogue social territorial, sont des leviers importants pour l’action syndicale, en France comme en Belgique. Sans en faire une exclusivité, agir sur le contenu du travail reste un axe fort pour contrer ou limiter les délocalisations. Cela nécessite d’agir pour faire reconnaître et valoriser les compétences individuelles et collectives, dans le cadre de la sécurisation des parcours professionnels. Mais la syndicalisation reste, sans conteste, le meilleur outil pour connaître l’entreprise et peser sur les stratégies de ses dirigeants.

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