Vous trouverez ci-dessous un large extrait de l’intervention de la FCE devant le Conseil national confédéral (CNC) des 30 et 31mai 2012.
Les résultats du premier tour de la Présidentielle ont fait apparaître un pays fracturé en profondeur, une crise profonde de confiance du système politique et une désespérance d’une grande partie de la population. Ce phénomène s’est traduit par un score très inquiétant du Front National bleu Marine, un vote de plus en plus décomplexé, qui touche toutes les couches de la population, notamment le milieu rural. Ce phénomène, il nous faut le combattre sur le terrain syndical. Cela souligne l’urgence de répondre aux difficultés des salariés les plus précaires et de trouver des solutions aux demandeurs d’emplois.
Les législatives vont déterminer la compo-sition de la nouvelle assemblée. Notre position ni neutre ni partisan devra être maintenue, même si nous pensons que des résultats qui permettent une stabilité politique pendant 5 ans sont essentiels pour éviter un blocage des indispensables réformes sociales, économiques et environnementales à mener dans notre pays.
Nous devrons travailler à un nouveau contrat social, par la reprise d’un dialogue social de qualité entre partenaires sociaux et avec les pouvoirs publics. La conférence sociale du mois de juillet doit répondre à cet objectif.
Nous nous réjouissons d’ores et déjà de la parution d’un décret concernant le départ en retraite dès 60 ans des salariés qui ont commencé à travailler dès 18 ans, Ce premier signe positif du nouvel exécutif devra être rapidement suivi d’une ouverture de négociations sur la réforme systémique des retraites et notamment sur le volet pénibilité car beaucoup de nos champs professionnels sont concernés.
Les accords interprofessionnels doivent aussi se concrétiser dans les faits notamment ceux en direction des jeunes. Le nouveau Président a mis la jeunesse au cœur de sa campagne, il faut là encore passer des paroles aux actes. Dans nos branches, nous avons signé des accords touchant directement cette population à travers l’alternance et la formation professionnelle.
Notre fédération met fortement l’accent sur la nécessité de penser la ré-industrialisation de nos territoires et nous fondons beaucoup d’espoir sur cet objectif, comme un facteur déterminant de la construction d’un nouveau modèle de croissance.
La création d’un ministère du redressement productif est un signe positif et nous espérons que celui-ci n’en restera pas qu’au stade de la communication autour des sites et des entreprises en difficulté.
Bon nombre de dossiers sont devant nous : l’avenir du raffinage en France et en Europe notamment à travers le sort des salariés de Pétroplus sur le site de Petit- Couronne ou encore de ceux de la raffinerie de LyondellBasel et par effet domino les risques que cela peut avoir sur l’avenir de la pétrochimie autour de l’Etang de Berre. On peut aussi s’inquiéter de l’avenir de la filière de l’aluminium en France, des pressions continues exercées par les donneurs d’ordre de la filière automobile sur les entreprises de la plasturgie, du verre ou du caoutchouc. Ou encore des préoccupations sur le devenir du secteur du papier carton, ou des industries de santé. Pour chacun de ces secteurs, l’impact des restructurations sur l’emploi et sur tous les territoires sera considérable.
Nous devons être à l’initiative du développement d’un travail coordonné par filière par la confédération afin de donner de la crédibilité et de la lisibilité à nos propositions en matière industrielle. Nous devons obtenir du gouver-nement le maintien de la conférence nationale de l’industrie et le développement concret d’actions dans les branches et sur les territoires pour appuyer ces démarches.
Pour faire face à ces enjeux, la solution réside sans aucun doute dans plus d’Europe. Dans ce sens, la FCE soutient l’ouverture d’une négociation d’un contrat social européen.
La situation très difficile de la zone euro n’est pas réglée. L’Europe doit sortir de cette impasse par de la croissance. Elle doit agir à la fois sur la réduction des dettes publiques mais aussi en dynamisant de nouveaux projets industriels innovants dans des secteurs porteurs d’avenir. C’est le sens des actions que notre fédération entend promouvoir dans le prolongement des orientations de la résolution adoptées lors de notre dernier congrès début avril ou de l’action syndicale que va s’attacher à conduire notre nouvelle fédération européenne de l’industrie fondée le 16 mai dernier avec la fusion de la fédération européenne de la métallurgie, la fédération européenne de la chimie, de l’énergie et des mines et de la fédération européenne du textile, de l’habillement et du cuir.