Si le ciel faisait plutôt grise mine ce 14 février à Strasbourg, ce n’était pas le cas des 40 000 personnes venues manifester à l’appel de la Confédération européenne des syndicats (CES) « Pour
un meilleur modèle social européen ». Hauts en couleurs, comme en slogans, les longs cortèges allemand et français ont manifesté aux côtés de délégations venues de Belgique, de Hongrie, d’Italie,
de Pologne, ou encore de Turquie.

Des milliers de ponchos orange ont souligné la présence de la CFDT et de plus de 5 000 personnes dans ses rangs. Comme les autres, elles étaient venues exiger une Directive Services qui garantisse les droits fondamentaux des travailleurs européens.Au retour, un peu fatiguées mais contentes, les centaines de militants de la FCE-CFDT étaient fières d’avoir contribué à cette réussite. Car pour la CES, ce fut un véritable succès.

Incontestablement, cette forte mobilisation aura pesé. Le 16 février, le Parlement européen se prononçait à une large majorité pour le compromis obtenu entre les principaux groupes politiques, enterrant du même coup le projet initial de directive, dit Bolkestein.

Les droits fondamentaux de négociation et d’action collective sont désormais respectés. Le principe du pays d’origine est aboli, ce qui permet aux Etats membres d’appliquer les règles qui protègent l’intérêt public, et de mieux contrôler leur application. Enfin, le nouveau texte de directive exclut la législation du travail notamment les questions liées au détachement des travailleurs, les secteurs sensibles tels que les agences de travail intérimaire et les services de sécurité privés, les services d’intérêt général, et certains services d’intérêt économique général tels que les soins de santé.