C’est un fait, toute la presse connaît d’importantes difficultés : baisse de la diffusion de la presse nationale généraliste ; réduction du nombre de kiosques ; évolution du comportement du lectorat ; chute des recettes publicitaires (accentuée avec la crise) ; développement des réseaux sociaux (actuellement les principaux capteurs de la publicité)…Pourtant, convenons que le décryptage par des professionnels (journalistes) de la complexité du monde et sa mise en perspective sont une nécessité informative révélatrice d’une bonne santé démocratique. L’accès à une information sincère et de qualité est incontestablement un outil utile à l’exercice de notre activité syndicale.
Fort de ce constat, la FCE a pour en discuter, invité en réunion d’action revendicative Gilles Van Kote, journaliste au Monde. Ce dernier y occupe plusieurs responsabilités : (membre de la société des rédacteurs, vice-président du conseil de surveillance, président du pôle d’indépendance).
Il nous a d’abord retracé l’histoire de ce quotidien du soir en la situant dans le contexte de son époque et en échos aux autres titres : création à la sortie de la guerre sous l’impulsion publique (besoin de reconstruire une vie politique et sociale) à aujourd’hui où ce quotidien est devenu la propriété d’actionnaires externes en passant par la phase presque coopérative (poids important de la société des rédacteurs dans le capital).
Chacune des périodes jalonnant l’histoire du Monde pendant lesquelles celui-ci a vu sa structure capitalistique se modifier, corresponde à une forme de crise de la presse la voyant accuser des déficits financiers sérieux, une baisse du lectorat et actuellement une concurrence de nouvelles technologies génératrices de nouveaux comportements.
Si les journaux diffusés par les radios ou les chaînes de télévision n’ont pas véritablement « vampirisés » la presse imprimée, il n’en va pas de même d’internet et surtout des réseaux sociaux.
L’avenir de la presse imprimée passe probablement par une combinaison avec le digital. Cela nécessitera l’acceptation par les lecteurs d’une facturation de l’accès aux informations (ils sont habitués à la gratuité !) et d’une collaboration étroite des journalistes de l’imprimé et de ceux du web aux pratiques différentes.
Un débat riche s’est instauré entre Gilles et les participants à cette réunion. Ce qui fut apprécié.