Le Président du LEEM , Jean-Pierre CASSAN,a récemment répondu au courrier adressé le 2 juin dernier par la FCE-CFDT demandant quels moyens l’Industrie Pharmaceutique compte-t-elle mettre pour permettre l’accès aux médicaments des pays les plus pauvres. Notre fédération s’était notamment montrée critique à l’égard de l’attitude déplorable des multinationales pharmaceutiques lors du Procès de Prétoria et avait souligné que l’image des laboratoires gagnerait plus par des actions sur la fourniture des médicaments aux populations décimées par les pandémies de sida ou de malaria que dans des spots publicitaires à la télévision et à la radio.
La FCE-CFDT prend acte des informations apportées par le LEEM :le patronat signale les actions initiées 13 entreprises, document à l’appui en ce qui concerne le Sida et d’autres maladies infectieuses touchant les pays en développement.
Concernant le plan collectif, le LEEM évoque la « réflexion » initiée avec les autorités du Sénégal et du Cameroun sur les déterminants de l’accès aux soins. Il précise qu’il met « à la disposition des pays qui le souhaitent » les méthodologies mises au point. Autre point :le LEEM poursuit une « politique d’accompagnement et de partenariat avec les pays francophones engagés dans des politiques d’amélioration d’accès aux médicaments des populations les plus démunies ».
On se souvient que lla question des brevets avait été soulevée par les laboratoires et également par le gouvernement américain . Il est donc intéressant de noter, comme le rappelle le Président du LEEM, que « 95% des médicaments définis comme essentiels par l’OMS sont hors brevet » et qu en outre « les pays en développement n’ont pas à appliquer les accords de l’Office Mondial du Commerce sur la propriété intellectuelle avant 2005 ou avant 2016 pour les moins avancés d entre eux ».
La FCE-CFDT considère comme un signe positif que le LEEM accepte d’échanger sur un sujet aussi essentiel avec une fédération qu’elle rencontre habituellement pour négocier les évolutions de la Convention Collective Nationale couvrant les 100 000 salariés de l’Industrie Pharmaceutique. Pourtant, la réponse ne saurait nous satisfaire pleinement. Trop est laissé au seul bon vouloir des entreprises dont les actions n’ont pas toujours des motivations très nobles.
Le patronat ne trace pas de nouvelles voies, notamment concernant le Sida, avant le prochain sommet de l’OMS à Cancun en Septembre prochain. Il ne répond pas davantage sur le rôle de la fédération européenne de l’industrie pharmaceutique(EFPIA) qui reste contonné à une démarche de lobbying égoïste.
Les gouvernements et les organismes internationaux ont évidemment un rôle primordial pour rendre possible l’accès aux soins sur toute la planète. Nous constatons avec effarement que les promesses médiatiques faites lors de précédents sommets ne sont pas respectées par des nations aussi riches que les Etats-Unis, et que le Fonds Mondial de lutte contre le Sida est en quasi-cessation de paiement. C’est intolérable. Pour ce qui la concerne, l’Industrie doit s’impliquer pour que l’accès aux médicaments devienne une réalité dans les pays les plus déshérités. Que le Droit à la Santé y passe avant le droit des brevets. C’est bien là le sens de la campagne que notre Fédération va poursuivre dès la rentrée dans tous les laboratoires où la CFDT est présente
Contact : Serge DOUCET tél : 06 08 47 86 66