Lors du 3e congrès de notre fédération mondiale de l’énergie, des mines et de la chimie (Icem), la prise en charge concrète de la solidarité internationale était au cœur des débats. La motion portant sur les accords mondiaux ou « accords éthiques et sociaux » aura été particulièrement débattue. La FCE-CFDT l’a largement soutenue car elle reprend, dans son contenu, l’essentiel de notre positionnement.
Le 3e congrès de l’Icem, qui se tient tous les quatre ans, s’est déroulé en Norvège, à Stavanger, du 28 au 30 août. Invitée parmi 1 000 autres délégués issus de 147 pays, la FCE-CFDT a participé aux travaux. Après l’allocution du président John Maitland et la présentation du rapport d’activité par le secrétaire général Fred Higgs, les congressistes ont débattu de seize motions déposées par les affiliés ou le comité exécutif. Outre les traditionnelles motions portant sur les modifications statutaires, les congressistes ont eu à s’exprimer sur différents aspects de solidarité internationale.
La solidarité internationale
Elle se mesure d’abord au regard des actions concrètes engagées. Ainsi, la motion appelant les affiliés à condamner les assassins des syndicalistes colombiens a été votée à l’unanimité. Une délégation de l’Icem se rendra en Colombie afin de constituer un dossier à charge contre les auteurs présumés de ces meurtres. Les éléments recueillis seront transmis à l’Organisation internationale du travail. Partout dans le monde, nous dénoncerons les tueurs de syndicalistes afin que leurs actes ne restent pas impunis.
L’autre manière de combattre ces agissements extrêmes est de conclure des accords mondiaux avec les groupes industriels implantés dans ces pays.
La motion portant sur ces accords mondiaux, que nous appelons accords éthiques et sociaux, aura été particulièrement débattue. En particulier, comment associer davantage les fédérations syndicales des pays dans lesquels un groupe, hors maison mère, est implanté ? Notre fédération a largement soutenu cette motion qui, dans son contenu, reprend l’essentiel de notre positionnement. Nous souhaitons qu’il s’agisse véritablement d’accords. Seuls ceux-ci reposent sur une logique d’engagement réciproque des signataires, les deux parties ayant le même droit de regard et d’exigence dans sa mise en œuvre. Qui plus est, de tels accords, fruits d’une concertation et d’une négociation, s’inscrivent dans notre volonté de développer le dialogue social international.
Trois grands principes
La FCE a organisé son action à partir de trois grands principes. Il s’agit d’abord de définir une stratégie qui associe les partenaires syndicaux internationaux. Ce partenariat doit se faire dans le respect de chacun, de sa réalité, son histoire, sa culture. En aucun cas, cette démarche ne doit être une approche impérialiste des organisations patronales et syndicales de la maison mère. Il faut, en second, préciser ensemble les thèmes revendicatifs prioritaires afin qu’ils soient négociés au même moment dans l’ensemble du groupe concerné. Santé, sécurité, conditions de travail, formation ou protection sociale sont de bons exemples. En troisième lieu, il y a nécessité de mener la négociation de tels accords en lien avec tous les acteurs concernés. Notre fédération a fortement souhaité que l’Icem, au nom de ses affiliés, soit impliquée à l’ensemble du processus, et qu’elle puisse en particulier parapher les accords négociés.
Dans notre démarche, délégation et mandatement sont une question centrale. Ils traduisent notre fédéralisme et les fonctionnements que nous voulons pour demain.
Au final, ce congrès aura permis à notre fédération mondiale de franchir une nouvelle étape dans la prise en charge concrète de la solidarité internationale.
L’Icem, unir
les travailleurs du monde
Comment les travailleurs peuvent-ils s’opposer à la puissance des entreprises mondiales ? En s’organisant au niveau mondial. C’est pourquoi plus de 20 millions de travailleurs dans le monde sont déjà affiliés à l’Icem, la fédération internationale des syndicats de travailleurs de la chimie, l’énergie, les mines et les industries diverses.
A l’échelle du monde
L’Icem fédère des organisations de tous les continents dans les secteurs qui relèvent de sa compétence : énergie, mines et carrières de toute nature, chimie et biotechniques, papier et pâte à papier, caoutchouc, diamants, pierres précieuses, ornements et bijoux, verre, céramique, ciment et industries connexes, services environnementaux, services et industries diverses.
Sa finalité : devenir une fédération syndicale à l’échelle du monde. Elle compte ses affiliés, issus de 390 syndicats de 107 pays différents, parmi toute catégorie de travailleurs et les regroupe indépendamment de leur race, nationalité, genre ou croyance.
L’Icem représente les travailleurs auprès des autorités nationales et des organismes internationaux, dont les agences spécialisées de l’ONU dans ses domaines de compétence tels que l’Organisation internationale du travail et l’Organisation mondiale de la santé.
Elle demeure en contact étroit avec le reste du mouvement syndical : autres secrétariats professionnels internationaux, la Confédération internationale des syndicats libres, des organisations syndicales régionales implantées dans les différents continents et toute autre organisation plus thématique dont les inquiétudes rejoignent l’environnement et les droits de l’homme.
Pour un développement industriel durable
L’Icem est favorable à un développement industriel durable. Elle organise des campagnes pour promouvoir les meilleures normes de santé et de sécurité sur le lieu de travail, ainsi que des produits et procédés industriels soucieux de l’environnement. Elle s’engage à faire respecter, à l’échelle du monde, les meilleures normes et pratiques possibles, notamment dans les multinationales.
L’Icem produit une palette de publications générales et spécialisées, sur support papier comme sur le net. Elle s’assure que les médias se font l’écho des opinions des travailleurs dans le monde. Son site, www.icem.org, offre des informations syndicales de première actualité.