Le chef de l’Etat a présenté son projet concernant le financement de la protection sociale. Il propose de basculer progressivement une partie des cotisations patronales sur une cotisation assise sur l’ensemble de la valeur ajoutée. Cette mesure qui mérite l’attention, ne doit cependant pas être considérée comme un remède miracle. La mise en œuvre de l’actuelle réforme de l’assurance maladie nous le rappelle.
Depuis le 1er janvier 2006, le parcours de soin et les remboursements afférents s’appliquent. Les patients de plus de 16 ans qui consultent un médecin autre que leur médecin traitant, sont moins remboursés par la Sécurité sociale (60 % au lieu de 70 %). Les mutuelles, dans le cadre de contrats responsables, ne prenant pas en charge la différence. Et c’est début 2007 que la mise en place du dossier médical personnalisé doit être opérationnelle. La CFDT désapprouve encore d’autres mesures complémentaires à la charge des salariés, comme le forfait de 18 euros sur les actes médicaux lourds supérieurs à 91 euros, ou bien l’augmentation de 14 à 15 euros du forfait hospitalier. Déjà depuis l’an passé, une contribution forfaitaire de 1 euro, par consultation et par acte médical, est déduite du remboursement effectué par la Sécurité sociale.
A partir du 1er mars prochain, ce sont encore 156 médicaments à service médical rendu (SMR) insuffisant qui seront dé-remboursés. Ainsi la prise en charge d’une soixantaine de veinotoniques (médicaments destinés à améliorer la circulation sanguine) sera-t-elle limitée à 15 %. Et aux patrons de l’industrie pharmaceutique de tenter de culpabiliser les militants de la fédération au prétexte que la confédération a signé avec six organisations partenaires un communiqué demandant l’application des recommandations de la Haute Autorité de Santé, à savoir le déremboursement total de médicaments à SMR insuffisant ! S’il est exact que certains médicaments peuvent soulager et que d’autres peuvent soigner sans preuve scientifique, il est fondamental de trouver pour les patients, et avec eux, des solutions plus pertinentes que des médicaments à SMR insuffisant. Il est primordial de ne pas céder au chantage à l’emploi de ces patrons qui réfutent l’aspect scientifique et l’indépendance de la Haute Autorité de Santé, préférant les gains financiers (provenant de la Sécurité sociale et des mutuelles) susceptibles de satisfaire leurs actionnaires.
Notre réflexion dans ce domaine complexe et sensible, car il s’agit de la santé de chacun, doit être bien menée et comprise de tous. C’est dans cet objectif que la fédération organisera le 15 mars prochain les 2e Assises CFDT de la Pharmacie. Lors de plusieurs tables rondes, nous débattrons des enjeux actuels et futurs du secteur pharmaceutique. Les interventions des décideurs et des experts les plus représentatifs de la profession, permettront de confronter avec les militants les intérêts de chacun et de faire émerger des pistes d’évolution possibles. Une médecine de qualité, à un coût acceptable, résulte des choix qui sont faits. A nous d’agir pour que le droit à la santé soit une réalité accessible à tous !