La Cartonnerie de l’Ondaine, à Andrézieux-Bouthéon (42), est une entreprise de 63 salariés qui fabrique des cartons plats à partir de bobines de papier. Implantée en 2016 lors des élections professionnelles, la section syndicale CFDT est la seule organisation syndicale sur le site.
Pour éclairer les pratiques de cette jeune section, FCE-CFDT Mag a échangé avec les élus au CSE : Mathias Vieira, délégué syndical, à l’origine de la section CFDT, Carole Barrier, secrétaire du CSE, et Eric Mathieu, qui ont tous deux rejoint l’équipe aux dernières élections, et Jean-Marc Poncet, trésorier et ancien délégué du personnel sans étiquette.
Rejoindre la CFDT a été le bon choix !
Face à une ambiance qui se dégrade, à des salariés divisés, Mathias veut que ça change et rejoint la CFDT : « Pour moi, avec la CFDT, les choses avancent et se font tranquillement. Un ami, adhérent, m’a expliqué comment ça fonctionne et m’a dit de monter une section. » Il lui a présenté David Moncorger et Eric Triplet, secrétaire général sur du SCERAO, qui l’ont convaincu de se lancer. Jean-Marc a suivi Mathias sans difficulté : « J’avais une bonne image de la CFDT à travers les médias, et je vois vraiment la différence par rapport à des élus non syndiqués. » Carole a rejoint la CFDT en 2018 : « J’appréhendais car l’ancien directeur n’appréciait pas les syndicats. Entre élus, on se fait confiance, on échange. » Jean-Marc complète : « On s’entraide et on s’est réparti les tâches tout en partageant beaucoup. »
Privilégier les adhérents, une règle de base pour être encore plus nombreux !
Mathias a été direct avec les salariés : « Si vous voulez du changement, il faut des adhérents ! » Ils sont plus de 30 maintenant. Il ajoute que « les jeunes pensent qu’ils n’en ont pas besoin et qu’on va les obliger à faire la grève. Doucement, sans les forcer, j’y reviens, j’explique et j’arrive à les faire adhérer. J’aimerais qu’on soit plus nombreux. En tant qu’élus CSE on écoute tout le monde, mais dans les négo, ce sont les syndiqués qui décident ». Dernièrement, un salarié non syndiqué a été convoqué par la direction pour faute, il craignait le licenciement. Mathias, avec l’accord de la section, l’a défendu. Ce salarié a échappé au licenciement. Antisyndical au départ, il a pris sa carte, reconnaissant l’utilité du syndicat.
Agir pour être bien au travail
Premier objectif : améliorer les conditions de travail. Face aux menaces de l’ancien directeur, Mathias s’est imposé, et ça a payé : suppression de produits chimiques dangereux, investissements de sécurité, aménagement de postes pénibles… « Même si le nouveau directeur est plus ouvert, on continue. Dans l’entreprise, on demande plus de rendement sans pour autant améliorer les conditions de travail, alors que c’est la première chose à faire. Si le salarié est mal au travail, ce n’est pas bon, ça crée des tensions, des accidents, des arrêts de production. »
Le syndicat, indispensable dans toute entreprise !
Mathias affirme : « L’ancien directeur pensait qu’on voulait détruire l’entreprise, et il a réalisé que ce n’était pas le cas. » Jean-Marc ne regrette pas d’être élu CFDT. Il reconnaît que le syndicat apporte beaucoup, conseils, formation… la direction ne voit pas les élus de la même façon.
Mathias plaint les entreprises sans délégué syndical : « Le monde du travail évolue, on est tous sur un siège éjectable, et si on ne fait pas quelque chose on va tous en pâtir. »