Invitée par la fédération turque Lastik-Is, la FCE est venue présenter les réalités du droit du travail et de la négociation en France. Une rencontre studieuse et motivante.

Au cours de leur passage à Paris en décembre dernier, le nouveau Président de la fédération turque Lastik-Is, Abdullah Karacan et Kemal Özkan, responsable des questions internationales, ont invité la FCE à se rendre à Istanbul.

Adhérente à l’Emcef, la fédération turque organise les salariés des industries de la chimie, du pétrole et du caoutchouc. Avec les groupes Goodyear, Pirelli et Bridgestone dont les sites de production sont regroupés à Izmit, l’industrie du pneumatique est l’un des premiers secteurs de Lastik-Is. Pour le président, il s’agit d’informer et former les militants qui négocieront leurs prochaines conventions d’entreprise en octobre 2003. Après avoir rencontré les syndicalistes allemands, espagnols et suédois, c’est donc la France, par la voix de la FCE, qui vient expliquer les réalités hexagonales, et plus particulièrement celles du caoutchouc.

Après une présentation des dispositions du Code du travail, de l’inspection du travail et des tribunaux de prud’hommes, les exposés et discussions se sont faits plus précis quand s’est engagée la présentation de l’industrie du caoutchouc. Surprise pour les syndicalistes turcs de découvrir la notion de convention collective nationale. C’est une dimension contractuelle totalement absente en Turquie où les accords ne dépassent pas le périmètre de l’entreprise tandis que leurs dispositions ne bénéficient qu’aux adhérents du syndicat.

La session de formation, construite sur la base de présentations et de travaux de groupes, a permis une véritable appropriation par les participants des réalités françaises et une approche comparative aux garanties existantes en Turquie.

Les différentes solidarités telles la Sécurité sociale, l’indemnisation du chômage, le RMI et la CMU sont qualifiées d’exemplaires par les sessionnaires.

La présentation du dossier de la réduction du temps de travail a suscité un vif intérêt. Les syndicalistes de Lastik-Is sont particulièrement préoccupés par la flexibilité et la précarité de l’emploi, notamment dans le cadre de l’intérim.

Une conférence de presse a clôturé la session et les journaux ont largement repris le caractère studieux de la rencontre. Quant aux visites faites aux équipes syndicales chez Goodyear et Pirelli, outre la présentation de leurs fonctionnements, on en retient l’accueil chaleureux et les discussions autour de verres de thé… en attendant de se retrouver en France pour prolonger le travail engagé .