Malgré la signature d’un accord d’entreprise ambitieux sur l’égalité professionnelle entre hommes et femmes au sein d’EDF et de Gaz de France, le rapport de situation comparée 2005 montre que la situation des femmes dans ces deux entreprises régresse. Au mieux, elle stagne.
Un an et demi après la signature d’un accord d’entreprise jugé ambitieux sur l’égalité professionnelle entre hommes et femmes au sein d’EDF et de Gaz de France, la FCE-CFDT était en droit d’attendre des évolutions significatives de la situation des femmes de ces deux entreprises. Or, le rapport de situation comparée 2005 ne montre aucunement que la tendance ait été inversée. Il reflète au contraire les contraintes budgétaires drastiques que se sont données Gaz de France, et surtout EDF dans le cadre de son projet « Altitude 7 500 ».
Ainsi en 2005, le nombre d’heures moyen de formation effectué par les femmes est en baisse. Diminue aussi le nombre de femmes partant dans le cadre d’une formation promotionnelle. Augmente de 3,6 % le recours au temps choisi pour les femmes, alors que dans le même temps la réduction collective du temps de travail diminue de 3,8 %. Les pères sont aussi moins nombreux à prendre leur congé de paternité que lors de l’année précédente. Les embauches, en forte diminution, portent essentiellement sur des emplois de la filière technique, d’où les femmes sont toujours exclues. Et alors que les femmes ne sont que 23,1 % dans les deux entreprises, elles représentent encore 49 % des emplois précaires et 42,4 % des départs en invalidité. Quant aux effets de la mesure « phare » de l’accord, celle qui concerne le rattrapage salarial, il est impossible de les apprécier en raison de l’indicateur qui subitement se révèle inefficace…
Tous ces résultats sont confirmés par les retours d’expérience que remontent les représentants de la FCE-CFDT dans les unités opérationnelles des deux entreprises. L’application de l’accord d’entreprise se heurte toujours aux freins culturels et aux stéréotypes invisibles : les demandes d’autorisation d’absence pour enfant malade faites par les pères sont encore systématiquement refusées par les managers, et l’attribution des avancements au choix se fait encore la plupart du temps sans concertation ni aucune transparence.