L’échec des négociations en Commission paritaire de branche sur l’évolution du Salaire National de Base (SNB) s’est finalement concrétisé, cette semaine, par un courrier des employeurs proposant une « mirobolante » augmentation du SNB de 0,3 % pour 2009. Préalablement, le conflit s’est déplacé dans les entreprises toujours dans le cadre d’une intersyndicale à cinq et de plateformes revendicatives communes. Les dernières discussions avec les directions laissent à penser que le conflit pourrait trouver un début de solution dans les entreprises.
Tout d’abord, à Elengy, Storengy et GRT GAZ, filiales de GDF SUEZ, les mouvements sociaux ont vite abouti à des accords salariaux parfois en trompe-l’œil avec des disparités entre les différentes catégories de personnel. Puis à RTE, filiale du groupe EDF, le conflit a trouvé une porte de sortie principalement grâce à la FCE-CFDT qui est allée avec la CFE-CGC au bout des négociations obtenant une prime de 1 500 euros par agent et des taux d’avancement corrects pour 2009 et 2010. A EDF SA, ERDF, GRDF et GDF SUEZ SA, les négociations se sont poursuivies jusqu’à cette semaine avec l’envoi aux organisations syndicales de projets d’accords. Il faut rappeler que le climat social s’était enc ore détérioré à ERDF et GRDF quand les salariés ont appris, dans le même temps, le projet des employeurs d’externaliser un certain nombre d’activités liées à l’astreinte, et la suppression équivalente d’emplois. Un mouvement de colère s’était déclenché dans ces deux entreprises, marqué notamment par la participation à l’action des jeunes générations qui doivent faire face à une dégradation de leurs conditions de vie du fait de salaires trop bas. Fait nouveau dans ce conflit, la promptitude des employeurs à mettre en œuvre des procédures juridiques et disciplinaires à l’encontre de salariés grévistes et en agissant de façon souvent discriminatoire.
Aujourd’hui, les discussions avec les entreprises se poursuivent. La FCE-CFDT revendique des accords dissociés, par grands thèmes de négociation (avancements aux choix, mesures salariales, protocole fin de conflit…) et non pas des accords fourre-tout comme c’est le cas à ERDF et à GRDF. A EDF SA, la FCE va prendre le temps de consulter ses adhérents sur deux accords dont un sur les avancements au choix. A GDF SUEZ, des ajustements sont encore nécessaires.
Parallèlement, les cinq organisations syndicales exigent la reprise des négociations dans la branche professionnelle pour obtenir une augmentation significative du SNB digne d’entreprises dont les bons résultats ne doivent pas seulement être réservés aux actionnaires. Une pétition intersyndicale en ce sens a été diffusée dans toutes les entreprises. Il faudra bien que l’UNEMIG et l’UFE acceptent enfin d’assumer leur rôle de représentants d’employeurs dans une branche professionnelle sur la question des salaires et sur les autres thèmes de l’agenda social.