« Débattre et partager les constats, mais aussi mesurer l’ampleur des défis à relever ». En organisant les premières assises de la chimie le 14 octobre dernier, la FCE-CFDT a invité les militants à la mobilisation.
«Définir ensemble la chimie durable de demain ». La tenue des premières assises de la chimie a été décidée à l’issue du congrès de Clermont-Fe rrand en janvier 2008. La crise économico-financière n’avait pas encore montré le bout de son nez, mais le rapport Garrigue et les travaux conduits dans le cadre du CEP (contrat d’étude prospective) avaient déjà posé la question de l’avenir de la chimie. Alors, « Réfléchir et débattre ensemble pour ne pas subir ». A cette fin, la première partie de la journée a été placée à la fois sous le signe de l’état des lieux brossé par le cabinet d’espertise Syndex, et sous l’angle des points de vue de trois invités.
Pour Bernard Chambon, président de l’UIC (Union des Industries Chimiques), la chimie est au centre de grands changements qui se catalysent autour des difficultés liées aux ressources énergétiques. De son côté, Jean-Luc Dubois, directeur scientifique chez Arkema, répond que l’appellation chimie verte est légitime dès lors que l’activité considérée consomme moins de matières premières et d’énergie. Et d’affirmer que la chimie sera durable quand ses ressources seront inépuisables (la biomasse par exemple). De son côté, Valérie Navellou, de la DGEFP (direction générale à l’emploi et la formation professionnelle), souligne que la branche doit se mobiliser pour la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC). C’est un défi pour les ressources humaines. Quant à Marc Blanc, pour la FCE-CFDT, il a mis en exergue les accidents survenus dans le secteur et a pointé du doigt les stratégies à courts termes, soulignant l’exemple de la Célanèse à Pardies qui doit fermer alors qu’il s’agit du seul site en Europe pour la fabrication de l’acide acétique !
La présentation d’Idéforce sur la question du territoire a ouvert la seconde partie de la journée.« De la mondialisation aux incontournables réalités régionales ». L’accent a été mis sur les synergies industrielles, la pérennisation des activités et la GPEC locale. Puis le débat s’est engagé avec le président du pôle de compétitivité chimie Axelera. Les échanges se sont poursuivis avec le représentant UIC de Haute- Normandie et le secrétaire du syndicat Chimie Energie de la région sur le dialogue qu’ils ont engagé et le travail réalisé depuis une dizaine d’années. L’intervention du directeur d’une PME de l’Isère a été l’occasion d’entendre ses préoccupations en termes de gestion des ressources humaines quand les évolutions au sein de la PME sont limitées.
« C’est, a conclu Jean-François Renucci, secrétaire fédéral, une journée particulièrement bien remplie qui, au-delà d’un numéro spécial d’Initiatives syndicales qui sera rédigé, est une invitation aux syndicats, aux délégués syndicaux centraux et aux membres du Comité national de la branche à prolonger les débats et à engager les équipes de la chimie à se mobiliser pour teinter le secteur des couleurs syndicales ! »