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Une explosion toujours à expliquer

Azf, relaxe générale ! Après cinq mois de débats et plus de huit ans de procédure, le tribunal correctionnel de Toulouse a conclu que le doute subsistait sur les origines de cette explosion qui avait provoqué trente et un décès et des milliers de blessés le 21 septembre 2001

Azf, relaxe générale ! Après cinq mois de débats et plus de huit ans de procédure, le tribunal correctionnel de Toulouse a conclu que le doute subsistait sur les origines de cette explosion qui avait provoqué trente et un décès et des milliers de blessés le 21 septembre 2001. Les dommages sont patents, les fautes organisationnelles démontrées, mais pour le tribunal, le lien de causalité ou la preuve formelle de l’accident chimique ne sont pas établis.

Ce jugement est d’autant plus incompréhensible que les attendus mettent en exergue l’existence de fautes organisationnelles caractérisées et des manquements aux obligations réglementaires de sécurité. Cette relaxe générale, au-delà du sentiment d’impunité ressenti par les victimes, pose la question de la place des industries à risques. Souvenons-nous ! Quelques jours seulement après l’explosion, plusieurs responsables politiques demandaient la fermeture des usines semblables à celles d’AZF, voire de toutes les usines implantées dans les villes.
Pour éviter ces invectives dangereuses et démagogiques, le monde industriel doit sortir de cette image d’une industrie qui pollue eau, terre et air, où les conditions de travail sont difficiles, où les risques sont externalisés, où les logiques financières remplacent l’investissement. Il doit, pour être accepté en tout lieu, être quasiment irréprochable- quasiment car le risque zéro n’exi ste pas – et assumer toutes ses responsabilités, notamment en matière de sécurité.

Si la compétitivité de l’industrie doit être maintenue, elle ne peut se faire au détriment de la sécurité des hommes. C’est l’emploi industriel qui est en jeu.
Dès le 21 septembre 2001, la démarche de la CFDT était conduite par sa volonté de s’assurer que toute la lumière sur les circonstances et les responsabilités de cette catastrophe soient établies, afin que la profession en tire les enseignements.
Les employeurs et les salariés doivent respecter toutes les règles existantes en matière d’environnement et de sécurité. Les organisations syndicales doivent agir pour les faire respecter. Les pouvoirs publics doivent en être les garants. La société civile doit être régulièrement informée des risques et des dispositions envisagées ou à prendre.
Le parquet a fait appel. La CFDT attend du second jugement que les causes et les responsabilités soient clairement reconnues. Ne pas trouver la cause de cette catastrophe serait préjudiciable au développement de l’industrie.

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