Le 3 décembre 2009, la fédération a organisé une table ronde sur l’avenir de l’industrie à laquelle l’ensemble des Délégués syndicaux centraux (DSC) des entreprises de notre champ était conviés. Le professeur d’économie Henri Nadel a ouvert les travaux en donnant son analyse sur la situation économique. Sans vouloir noircir le tableau, la crise systémique profonde que nous traversons était à ses yeux, tout à fait prévisible et rien ne garantit aujourd’hui que nous soyons tirés d’affaire sur le long terme. Le système semble repartir comme avant, sans tirer les leçons de ce qui s’est passé. Il faudrait, au contraire, trouver un moyen de réguler l’économie, un nouveau modèle de croissance fondé sur un compromis entre revenu du capital et du travail. Les partenaires sociaux ont, pour Henri Nadel, le devoir de repenser ce modèle. Pour le second intervenant,
Bernard Chambon président de la chambre patronale des industries chimiques, c’est notre modèle industriel qui est en crise, sur les process eux-mêmes notamment avec la raréfaction de matières premières fossiles. Si les grands groupes commencent à retrouver des couleurs, la grande majorité des entreprises de la chimie est constituée des PME dont la situation est très disparate et il n’y a pas de visibilité à moyen terme. Le coté positif est la prise de conscience sur la nécessité de mettre l’industrie au cœur de la politique économique.
Le secrétaire général de la FCE, Patrick Pierron, est revenu sur le travail mené par notre fédération sur les questions de l’industrie, notamment les analyses sectorielles réalisées régulièrement avec Idéforce. Il est essentiel d’apporter aux militants les éléments d’analyses sur la situation de leurs entreprises dans leurs secteurs, afin de construire une action syndicale efficace. Il a souligné les conséquences des mutations industrielles, les externalisations qui conduisent à l’éclatement des entreprises, avec la multiplication de PME. C’est aujourd’hui la fin d’un cycle qui pose les questions de répartition des richesses, des statuts des salariés et aussi de la place du syndicalisme. La question du rapport au travail est fondamentale pour l’avenir. Aborder cette question, les différents temps individuels tout au long de la vie au travail imposent de revoir et de négocier l’organisation du travail. C’est un des défis majeurs à relever qui doit être un sujet de négociation et non pas comme aujourd’hui le pré carré des directions.