Nos partenaires

A la une

TROUVEZ LE SYNDICAT LE PLUS PROCHE DE VOUS

Session de recherche Anticiper les mutations du travail

C’est sur le thème de « Quelle stratégie syndicale face aux mutations des entreprises ? » que s’est tenue les 2 et 3 février dernier à Bierville une session de recherche...

C’est sur le thème de « Quelle stratégie syndicale face aux mutations des entreprises ? » que s’est tenue les 2 et 3 février dernier à Bierville une session de recherche qui a réuni les membres du Comité directeur fédéral, des délégués syndicaux centraux des principales liaison d’entreprise, des délégués fédéraux, des chargés de mission de la fédération.

Ce moment privilégié, a permis de mener une réflexion collective tournée vers l’anticipation des mutations du travail avec de nombreux moments d’échanges et avec l’apport de personnalités extérieures, des experts, issus de divers horizons, qui nous ont fait le plaisir de participer à nos travaux.

Une session un peu particulière puisqu’elle intègre les travaux de l’étude 2009-2010 menée par l’institut Idéforce, avec les cabinets DS&O et Syndex. Etude commanditée par la FCE et qui porte sur l’analyse critique des nouvelles organisations du travail. Elle doit alimenter notre réflexion et nous aider à construire notre future stratégie syndicale, face aux défis qui sont les nôtres. La société, le monde du travail, l’entreprise connaissent de profondes mutations qui se sont amplifiées ces dernières décennies.

Les politiques de rentabilité financière poussées à l’extrême, la réduction maximale des coûts de production, l’intensification du travail et une organisation du travail non repensée ont fortement dégradé les conditions de travail. Cela pèse de plus en plus sur le quotidien des salariés. Si l’on y ajoute les nouvelles politiques managériales et salariales, cela conduit aujourd’hui à un malaise profond du salariat, qui peut conduire au mal-être dans l’entreprise.

La FCE a fait de l’organisation et des conditions de travail un de ses chantiers prioritaires de la mandature. Nous devons agir sur les organisations du travail pour favoriser le bien-être au travail, améliorer la qualité du travail et par là même améliorer la performance des entreprises. Cela suppose de ne pas laisser aux seules directions d’entreprises les décisions sur l’organisation du travail. Cela doit aussi être un thème de négociation. Nous avons en tant qu’organisation syndicale, toute légitimité à investir ce chantier, à être force de propositions, de revendications. C’est ce sur quoi l’ensemble des militants a réfléchi tout au long de ces deux jours.

Première table ronde
Et pour avoir une connaissance partagée de la situation, la première table ronde a porté sur « Les changements organisationnels et stratégiques des entreprises », afin de mettre en avant les grandes évolutions qu’ont connues ou connaissent les entreprises. Jean Kaspar, vice-président de l’Observatoire social international, secrétaire général de la CFDT de 1988 à 1992, a décrit les récentes évolutions du monde du travail, du salariat et des relations de travail au sein des entreprises, en soulignant avec force que l’Homme était à replacer au cœur du système. Stéphane Cost agliola, économiste à I’institut Idéforce, a lui présenté les principaux facteurs expliquant l’émergence des organisations en réseau et de leur corollaire, l’externalisation. Afin d’avoir une vision plus précise de ce qui se passe dans les entreprises de notre champ professionnel, Patrick Roturier du cabinet Syndex a présenté les choix stratégiques opérés dans les entreprises de la Chimie-Energie, avec une focale sur celles de la pharmacie. Enfin, Gilles Crague, chercheur, a présenté une typologie des réseaux d’entreprises afin d’en démontrer la pluralité et les évolutions possibles.

Deuxième table ronde
La seconde table ronde a porté sur « Les impacts des nouvelles stratégies d’entreprise sur l’organisation du travail et les salariés ». Dans un premier temps, Emmanuelle Levy de DS&O a précisé ce qu’on entend par l’organisation du travail, à différencier notamment de l’organisation de l’entreprise. Emmanuel Fourest, consultant RH à Effilia Conseil, a ensuite présenté les conséquences des mutations sur la gestion de l’emploi et des compétences, sur les statuts et les systèmes de rétribution. Nath alie Séa de l’institut Idéforce a démontré les nouvelles contraintes pesant sur l’activité des salariés, les nouveaux métiers, la densification des tâches et le poids des techniques managériales. La logique de « découpage » qui prévaut dans l’entreprise en réseau engendre de nouvelles formes d’organisation du travail. Philippe Douillet de l’ANACT a développé une analyse sur les risques psychosociaux et le stress au travail.

Troisième table ronde
Pour avoir une vision plus concrète de ce qui se passe dans les entreprises, la troisième table ronde, présentait des résultats et analyses des enquêtes de terrain réalisées au sein de deux entreprises de la Chimie-Energie. Pour ERDF, Jean-Marie Pilliard de DS&O a échangé avec Mrs Scheinder et Collini représentants RH et Gérard Pegon responsable CFDT sur la situation à ERDF Rhône-Alpes et plus particulièrement sur les conséquences de l’externalisation d’activité et de l’arrivée des compteurs « intelligents ».

Pour l’entreprise Trelleborg, Laurent Ledortz de Syndex a échangé avec les responsables CFDT Laurent Dupont et Pascal Elineau qui ont démontré comment l’action syndicale et le travail mené avec les salariés, avec les Institutions représentatives du personnel avaient permis de faire échouer deux projets de restructuration initiés par la direction, sur un atelier « encollage » et sur le service « comptabilité ».

La seconde journée de la session de recherche a été consacrée à des travaux de réflexion en groupes pour définir notre stratégie syndicale pour demain, tracer des pistes d’actions et de revendications. Ces réflexions vont permettre d’alimenter la seconde partie de l’étude de l’institut Idéforce qui va se dérouler jusqu’en septembre 2010.

Beaucoup de questions ont été soulevées au cours de cette session de recherche. Elles interrogent nos pratiques syndicales. Il nous reste les mois à venir pour traduire ces questions en revendications et en actions syndicales. C’est la feuille de route que nous nous sommes fixés avec pour objectif de mieux répondre aux attentes de nos militants et des salariés.

À LIRE AUSSI

Le parcours militant / parcours gagnant comment la FCE-CFDT décide d’accompagner ses militants
Send this to a friend