Après avoir connu en 2009 leur plus fort recul en plus de 70 ans, les échanges commerciaux devraient progresser de 9,5 % cette année. Les règles et les principes de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) ont permis de maintenir les marchés ouverts. Ils constituent aujourd’hui une plate-forme à partir de laquelle le commerce peut se développer dans une économie mondialisée. Tel est le constat de l’OMC.
Cependant, le chômage mondial devrait rester à un niveau élevé en 2010. Sa persistance risque même d’accroître les pressions de protectionnisme.
Pour autant, le commerce mondial et le social ne sont pas obligatoirement antinomiques. En 1948, la Charte de la Havane proposait une approche différente du commerce mondial, puisque le développement de chaque pays était fondé sur la coopération et non la concurrence. D’autres objectifs nobles étaient actés, le relèvement des niveaux de vie, le plein emploi et les conditions de progrès et de développement, l’adoption de normes de travail équitables, l’interdiction du dumping… Mais cette charte n’a jamais été adoptée du fait du changement de majorité du congrès américain, puis a été abandonnée. A ce jour, la dimension commerciale est assumée par l’OMC et le social par l’OIT (Organisation Internationale du Travail).
Aujourd’hui, comme à la sortie de la deuxième guerre mondiale, cette période doit être celle de la construction de nouvelles régulations. Les chefs d’Etats du G20 en septembre 2009 s’étaient engagés « à mettre en œuvre des plans de relance qui soutiennent le travail décent, contribuent à préserver les emplois existants et donnent la priorité à la croissance de l’emploi ». Ces engagements sont loin d’être à la hauteur pour faire face à cette crise mondiale à la fois financière, économique, sociale et environnementale.
L’Organisation des Nations Unis (ONU) avec ses structures, l’OIT, l’OMC et l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), doit œuvrer pour construire ces nouvelles régulations dont les citoyens et le monde du travail ont besoin. Poser les bases d’une nouvelle gouvernance mondiale et faire des Droits de l’Homme les fondements de règles sociales contribueront à repenser le modèle de développement économique et social.
Le social ne doit pas être sacrifié. Pour lutter contre la crise mondiale et pour la qualité de l’emploi, l’ONU et les gouvernements doivent faire preuve de détermination politique. Aussi forte que lorsqu’il s’est agi de renflouer le système bancaire mondial.