La Chine a renoué avec une croissance forte, à l’origine de l’augmentation du cours des matières premières. La conséquence directe, au niveau mondial, est une augmentation de l’inflation qui se précise de plus en plus. La généralisation de cette tendance à de nombreux pays et par son niveau élevé va au-delà des prévisions faites par les économistes.
En France, depuis le début de l’année, l’indice des prix à la consommation est en constante augmentation avec + 0,3 % en avril ce qui donne pour les quatre premiers mois de cette année une progression de + 1,6 %. Après une inflation de + 0,9 % en 2009, le changement pourrait être assez brutal si la tendance se poursuit. Cet indice qui mesure globalement pour l’ensemble des ménages, l’évolution des prix à la consommation cache des écarts encore plus importants comme pour l’énergie + 12,9 % ou les loyers + 2 %. Ces charges sont souvent incompressibles pour les foyers et pèsent d’autant plus dans leurs budgets s’ils ont de faibles revenus. Cette tendance à une hausse aussi forte de l’inflation n’était pas attendue.
Dans ces conditions et alors que la crise est toujours très présente, la situation des salariés risque encore de se détériorer. Après le chômage partiel et les licenciements, le pouvoir d’achat des ménages va être une nouvelle fois touché. En plus, le plan de rigueur économique qui se profile va accentuer cette situation.
Par ailleurs, la réalité des secteurs professionnels a montré que le résultat des négociations salariales s’est souvent traduit par des décisions unilatérales des employeurs d’augmentations autour de 1 %, pour une prévision de l’inflation de + 1,2 % pour l’année 2010.
Dans ce contexte, la reprise de la croissance de l’économie doit être basée sur une relance de la consommation. Cela doit se traduire par de nouvelles négociations salariales tenant compte de cette situation. Le partage des richesses dégagées par les entreprises doit être reconsidéré entre les entreprises et les salariés, et en particulier en direction des bas salaires. Le risque existe qu’au moment de la reprise, les patrons fassent effectuer des heures supplémentaires pour répondre à leurs besoins de main d’œuvre. Ce n’est pas la réponse au problème de l’aggravation du chômage, de la détérioration du pouvoir d’achat et de la santé au travail des salariés. Ce serait même catastrophique alors que près de 4 millions de personne sont à la recherche d’un emploi.
Nous devons donc être vigilants et trouver un équilibre entre les revendications légitimes des salariés sur leur pouvoir d’achat et celles des personnes qui sont à la recherche d’un emploi, dans une volonté de justice sociale.