La FCE-CFDT prend la tête du Comité Européen Michelin
Le 7 avril dernier, notre camarade Cyrille oughon a été nommé secrétaire du Comité d’Entreprise Européen Michelin (CEEM). C’est toute la CFDT et plus particulièrement les sections CFDT présentes au sein du Groupe Michelin qui se félicitent de cet aboutissement, récompense du travail fournit depuis de nombreuses années.
Dans le climat actuel nourri de nombreuses incertitudes sur l’avenir de l’activité industrielle européenne, la tâche de Cyrille n’en sera pas moins ardue. Le renforcement de la solidarité et des liens entre les représentants du CEEM doit être l’une des priorités.
3 questions à Cyrille POUGHON
En quelques mots, peux-tu te présenter et retracer rapidement ton parcours ?
Je suis entré chez Michelin en 1996.mais c’est en 2002, après une nouvelle mutation m’ayant rapproché de mes terres auvergnates natales que j’ai décidé de m’engager dans l’action syndicale. Le départ en 2005 de Jean Barrat (membre fondateur CFDT du Comité Européen), m’a alors permis d’intégrer le comité européen.
Je me vois aujourd’hui, à 35 ans, prendre la responsabilité de l’instance en tant que secrétaire, c’est pour moi, une reconnaissance de l’investissement fourni.
Je veux surtout remercier tous les militants des sections du Groupe Michelin et nos responsables fédéraux, qui m’ont fait confiance et toujours soutenu dans mon engagement syndical.
Comment fonctionne le Comité Européen Michelin ? Quelles sont ses forces ?
Le CEEM représente aujourd’hui plus de 68 000 salariés. Il se compose de 31 membres répartis sur 15 pays. Le nombre de représentants par pays dépend de l’effectif. Pour la France, avec un effectif de plus de 25 000 personnes, nous comptons cinq membres, suivis par l’Espagne avec quatre membres. Ensuite nous retrouvons l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie avec trois membres chacun, puis les pays de l’Est (Hongrie, Roumanie et Pologne) avec chacun deux membres et un membre chacun pour la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, la Finlande, la Suède, la Grèce et l’Autriche. Le secrétariat du CEEM se réunit quatre fois par an. Les réunions de secrétariat se termine généralement par une visite d’une usine puis par une rencontre avec le chef du personnel ou parfois le directeur du pays. Nous pouvons ainsi aborder des questions plus précises et techniques sur les objectifs de productivité et les prévisions de productions sur le site concerné.
Dans sa forme plénière, le CEEM se réunit maintenant deux fois par an avec présidence du responsable Michelin de la zone Europe et le chef du personnel Europe.
L’entreprise joue le jeu de la transparence, partielle bien sûr, mais nous apporte toutefois des réponses à l’ensemble des questions que nous avons élaboré en secrétariat.
L’une des forces du CEEM réside dans la mise en place triennale d’une expertise / étude au niveau européen avec la présence d’un expert extérieur pouvant ainsi nous apporter une vision globale de l’entreprise en regard de ce qui peut parfois se passer dans d’autres sociétés.
Nous avons récemment finalisé une expertise sur l’influence des horaires de travail sur la santé, la sécurité et la vie des salariés.
Les enseignements de cette expertise nous permettent parfois, au niveau local de chaque pays ou au niveau global, d’élaborer des revendications tendant à améliorer la vie des salariés au travail, et c’est bien là l’un des buts des syndicalistes que nous sommes.
En tant que nouveau secrétaire, quels sont tes objectifs au sein de cette instance ?
Depuis déjà quatre ans, je suis membre du secrétariat, cela m’a permis de mettre en place une communication plus régulière entre l’ensemble des membres. Les langues et les traductions sont toujours un frein à notre communication mais les évolutions constantes dans les outils de traductions via internet, nous permettent aujourd’hui de mieux nous comprendre.
Enfin, nous devons renforcer notre coopération entre membres, principalement sur l’axe économique. Nous voyons parfois des productions transférées entre différents pays.
Il y va de l’intérêt de l’instance européenne que les membres puissent échanger entre eux sur les informations en leur possession afin d’anticiper les transferts de productions et ainsi mieux prévoir l’avenir des salariés.
Une militante prend la tête du Comité Européen de Saint-Gobain
En présence de 70 militants provenant de 20 pays européens, Lydie Cortes, 39 ans, militante de la FCE-CFDT a été élue le 25 mai secrétaire de la Convention Saint-Gobain pour le dialogue social européen, en remplacement de notre ami Thierry Logeon qui nous a quitté brutalement en ce début d’année.
Depuis 10 ans, Thierry, militant FCE-CFDT en était le secrétaire. Reconnu par l’ensemble des pays européens, il a contribué à la construction du dialogue social et au rassemblement des organisations syndicales dans le groupe Saint-Gobain, tant au niveau de la France qu’au niveau Européen.
2 questions à Lydie Cortes
Qu’est ce qui a permis que tu deviennes secrétaire au niveau européen ?
De simple adhérente au syndicat CFDT en 1994, je suis passée au stade de militante en tant que représentante des salariés au sein du site (Saint-Gobain Weber France) dans lequel j’exerce le métier de technicienne Recherche et Développement. Puis ma fédération syndicale FCE-CFDT, m’a désignée déléguée syndicale centrale. C’est à partir de là que j’ai développé avec une équipe de délégués syndicaux de sites, le cadre social de l’entreprise par la mise en place d’accords d’entreprise. En 2006, j’ai étendu mes actions syndicales au-delà du niveau de Saint Gobain Weber en devenant membre du comité de groupe Saint-Gobain France. Le travail effectué au comité de groupe et le lien que j’ai avec la FCE-CFDT, me permet d’avoir non seulement des relations avec l’Emcef (fédération européenne des syndicats des mines, de la chimie et de l’énergie) mais également d’échanger sur nos pratiques entre pays et d’aborder les différents sujets avec une vision européenne, une vision plus globale sur les différentes activités du groupe Saint-Gobain.
En tant que nouvelle secrétaire, quels sont tes objectifs ?
Mon objectif est de développer collectivement et approfondir le dialogue social européen dans le groupe Saint-Gobain sur la base de relations et d’échanges constructifs avec la direction. La finalité est l’émancipation et la reconnaissance des salariés, mais aussi la défense des intérêts des hommes qui contribuent au développement des richesses du groupe. Le dialogue social ne se réduit pas à des échanges d’information entre les partenaires sociaux, il inclut tous les types de négociations et de consultation. Son bon fonctionnement est un facteur de stabilité sociale et de progrès économique.
Pour faire avancer le dialogue social européen dans le groupe, j’ai proposé que la Convention privilégie deux axes de travail pour les deux ans à venir.
Améliorer le fonctionnement des instances. Nous devrons améliorer l’échange d’informations durant l’année entre les membres de la convention européenne. Il faudra élargir les moyens de communication pour que la langue ne soit pas un frein au dialogue mais une richesse.
Les membres de la convention européenne doivent être des acteurs importants dans le suivi et l’application des règles définies à tous les niveaux.
Le secrétaire a un rôle central dans le fonctionnement des instances. Au-delà d’assurer le bon déroulement des réunions, il est le lien direct avec la direction, rôle pour lequel il se doit de faire remonter les interrogations des salariés mais également de diffuser l’information. Il se doit d’impulser le dialogue et favoriser une démarche participative. Son rôle doit être partagé de tous.
Faire avancer le dialogue social européen sur des thèmes communs et fédérateurs. Consolider le rôle de la convention européenne, développer le dialogue social sur des sujets qui peuvent être mutualisés au niveau européen : la sécurité et santé au travail, l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, la protection contre la discrimination, la gestion des emplois et compétence et la protection de l’environnement.
C’est un grand chantier que j’ai proposé. Les différences de cultures de chacun, les éventuelles divergences d’idées, de pratiques, ne doivent pas être un frein mais une richesse à partager dans nos travaux à venir, une richesse pour construire collectivement le dialogue social de demain dans le groupe Saint- Gobain
Je suis prête, avec eux, à relever ce défi.