Dans le cadre de la Convention nationale de l’Industrie, Christian Estrosi, alors ministre de l’Industrie, a mis en place le 9 novembre le septième comité stratégique de filière. Il a pour objet de réfléchir à une politique industrielle « Technologie et Santé » pour la France pour les dix années à venir. Beaucoup d’acteurs économiques et de patrons étaient présents. Jean-Luc Bélingard, ex-président d’Ipsen qui arrive chez Biomérieux, a ouvert la séance. Il a rappelé la mutation de l’Industrie pharmaceutique en soulignant « qu’il avait besoin de structurer la filière pour fabriquer en France », « de dynamiser les partenariats » et « d’aider les pôles de compétitivité ».
Christian Estrosi a tenu à rappeler que le rôle du ministère ne se résumait pas « à jouer les pompiers pour les entreprises comme Molex, Heuliez ou Chaffoteaux et Maury » ni « à échanger et discuter pendant trois mois pour ne sortir qu’un beau rapport ». Il souhaite, a-t-il affirmé, « des contributions innovantes ; simplifier la transcription des directives européennes dans le droit français ; nettoyer la réglementation ; clarifier la demande d’autorisation et la demande d’enregistrement du médicament pour raccourcir les délais d’instruction ». Il a tracé les axes de travail de ce groupe. Il s’agit de renforcer les dispositifs médicaux (télécommunication) ; de mettre en place un pôle d’excellence mondial qui coordonne l’action des pôles de compétitivité ; et de renforcer l’attractivité et la compétitivité des industries de santé.
Qu’attend la CFDT de cette initiative ? Sûrement pas à ce qu’elle se résume à n’être qu’une chambre d’enregistrement pour que le patronat obtienne une subvention supplémentaire pour un crédit d’impôt recherche ou des « subsides » venant du Grand emprunt ou bien encore une fiscalité favorable aux grandes entreprises et PME de biotechnologies, sans contrepartie en matière d’emploi en France ! Cela serait trop réducteur des enjeux majeurs auxquels est confronté l’industrie pharmaceutique (pourtant financièrement prospère) pour être encore innovante et pertinente en termes de recherche. Mais, si ce lieu d’expression définit une politique industrielle ambitieuse et durable ayant des répercussions sur l’activité et donc pour l’emploi, pourquoi ne pas y travailler évidemment.