Que deviendra le raffinage sur l’Etang de Berre en 2012 ? La question se pose car en quelques semaines, pas moins de trois annonces montrent que cela va bouger.

C’est d’abord LyondellBasell qui, courant novembre, a indiqué réfléchir sur l’avenir de sa raffinerie de Berre. La direction considère que le site perd trop d’argent et qu’elle songe à réduire encore fortement les frais fixes. Elle considère même que la raffinerie doit être sortie de l’entité Corporate, même si cela doit fragiliser le site entier ! Dans le genre, « on rassure le personnel » il faudra repasser !

En décembre, la direction du Raffinage Marketing de Total a annoncé qu’une réflexion était engagée depuis plusieurs mois avec INEOS pour construire un partenariat entre le site de Total la Mède et celui de Lavera. L’objectif était de développer des synergies entre les deux sites (coordination des productions, achat de brut). La direction de Total n’a pas caché que ce partenariat était important pour la Mède, laissant ainsi planer un doute dans l’esprit des salariés.

Le 10 janvier, INEOS annonce à son tour, la signature d’un accord avec Petrochina afin de créer une filiale commune de raffinage européen. Ainsi, la deuxième capitalisation de la planète fait son entrée dans le raffinage français. Pour la direction d’INEOS, cet accord devrait permettre de réaliser de nouveaux investissements garantissant ainsi l’emploi en France. Cette annonce va probablement remettre en cause le partenariat envisagé avec Total.

Sans attendre les conclusions de la table ronde sur l’avenir du raffinage qui doivent être finalisées courant février, le paysage se modifie. Après la fermeture de la raffinerie de Flandres validée par les tribunaux et celle annoncée de Reichstett, c’est maintenant les raffineries de l’Etang de Berre qui font l’objet de spéculation sur leur avenir.

Le raffinage doit certes s’adapter à moyen terme. Mais, cette adaptation doit se faire de manière concertée dans les entreprises, les bassins d’emplois mais aussi sur le plan national.