Après les négociations salariales dans les branches professionnelles, les négociations annuelles obligatoires (NAO) s’ouvrent dans les entreprises. Si l’augmentation des salaires, générale ou individuelle, intéresse au premier plan les salariés, les NAO peuvent aborder différents thèmes tels que la prévoyance, la complémentaire santé, le temps de travail, les primes diverses et variées. C’est parmi ces objets de la négociation que des compromis doivent être désormais trouvés. Ainsi, un équilibre est à rechercher entre augmentation de salaires et prise en charge plus importante par l’entreprise de la prévoyance, ou l’amélioration d’autres dispositions collectives (panier, transport, vacances…).
Cette notion de rémunérations globales n’est certes pas nouvelle dans les entreprises, mais elle devient une réalité de plus en plus affirmée. Les entreprises y ont plusieurs intérêts. Capter puis fidéliser des compétences, associer les salariés aux résultats de l’entreprise par la rémunération variable collective (intéressement, participation, …), utiliser toutes les possibilités d’exonération fiscale et de charges sociales pour augmenter les revenus des salariés sans accroître la masse salariale. Une grande partie des composantes de la rémunération est encadrée par des négociations collectives. Alors que d’autres telle l’attribution de bonus, véhicule, téléphone, logement échappent le plus souvent à l’action syndicale.
En effet, les entreprises disposent de tous les éléments liés aux rémunérations globales et ont établi leur politique en fonction d’une enveloppe financière inconnue des organisations syndicales. Cela nous impose d’avoir une stratégie ordonnée, de la masse salariale jusqu’aux éléments les plus éloignés, des mesures collectives aux mesures individuelles. Pourtant, nous devons tenir compte des attentes des salariés. Ils aspirent à une progression immédiate de leur pouvoir d’achat sans avoir forcément une perception très précise des rémunérations globales. Ils ont souvent tendance à se focaliser sur les seules augmentations générales des salaires. Dans le cadre des négociations salariales, notre volonté est donc d’augmenter leur pouvoir d’achat, mais aussi d’améliorer toutes les dispositions de la protection sociale.
Dans le même temps, avoir la possibilité de garantir la transparence des critères d’individualisation, d’encadrer les augmentations individuelles ou encore les bonus, sont autant d’axes revendicatifs qui doivent nous permettre d’élaborer des stratégies de rémunérations globales à l’avantage des salariés. Nous devons exiger une information de qualité et des analyses sûres pour être en mesure d’évaluer ces politiques de rémunération et construire ainsi les meilleurs accords collectifs pour les salariés.
