La polémique enfle à propos des gaz de schiste. La ministre de l’Ecologie et du Développement durable a missionné les Conseils généraux de l’Industrie et de l’Environnement afin de mesurer les enjeux, en particulier environnementaux.
Les gaz de schiste, ou gaz « non conventionnels » sont piégés dans des roches compactes et imperméables, et non pas en nappes, comme les gaz conventionnels. Leur exploi-tation représente aujourd’hui 12 % de la production de gaz aux Etats Unis. Les réserves mondiales sont estimées à plus de quatre fois le gaz conventionnel. Si l’exploitation se réalise, cela changera complètement la donne géopolitique gazière. Total et GDF-Suez ont obtenu des permis d’exploration en France.
Pour exploiter les gisements, les techniques sont complexes, et contraignantes pour l’environnement. Les gaz étant dispersés dans la roche, il faut forer de très nombreux puits et frac-turer la roche. Généralement, la profondeur d’exploitation se situe entre 1 500 et 3 000 mètres, bien au-dessous des nappes phréatiques situées entre 10 et 100 mètres. Pour fractionner la roche, il faut injecter 10 à 15 000 m3 d’eau à plus de 100 bars de pression, additionnée de sable et de produits chimiques (1 % maximum). 20 à 70 % de l’eau peuvent être récupérés et traités. Les produits chimiques utilisés sont comparables à ceux utilisés couramment (détergents, et désinfectants).
La polémique sur l’exploitation de ces gaz de schiste vient des méfaits qu’ils pourraient occasionner sur l’environnement. Mais la crainte se situe également sur la recrudescence des énergies fossiles au détriment des énergies renouvelables, et même du nucléaire qui serait substitué par des centrales au gaz. Réduire les émissions de CO2 reste un objectif majeur, mais faire croire que les énergies renouvelables peuvent remplacer le pétrole, les gaz et le nucléaire dans un court délai, est une aberration. L’indépendance énergétique est aussi un autre facteur à prendre en compte.
Il est donc important d’examiner dans quelles conditions ces gaz peuvent être exploités, mais aussi de prendre en compte tous les enjeux environnementaux, économiques et sociaux.
