L’industrie de la transformation du caoutchouc comprend deux grands pôles, le pneumatique dont le champ est bien délimité, et le caoutchouc industriel avec des applications multiples indispensables à beaucoup de productions industrielles. Cette industrie est la plupart du temps sous-traitante d’activités industrielles d’autres secteurs professionnels.
Pour la fabrication de ces différents produits (courroies, joints et des produits de consommation courante comme les bottes, les gants et les préservatifs), on utilise deux types de caoutchouc : le caoutchouc naturel issu du latex produit par l’hévéa et, depuis 1958, le caoutchouc synthétique issu de l’industrie pétrochimique.
Cependant, malgré tous ces débouchés, l’avenir économique des industries du caoutchouc en Europe de l’Ouest est clairement interrogé car l’activité est marquée par une désindustrialisation croissante. En effet, les marchés et les investissements des entreprises se concentrent de plus en plus vers les pays émergents, le Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine). Les entreprises délocalisent leurs productions notamment pour suivre les donneurs d’ordre. De plus, avec les évolutions technologiques, les effectifs sont en forte diminution et de moins en moins de produits sont fabriqués en Occident. La crise systémique, que nous vivons, a amplifié ce phénomène.
En France, cela s’est traduit, ces trois dernières années, par des plans sociaux conséquents ou des fermetures d’entreprises (Trelleborg à Nantes, Michelin à Toul ou encore Continental à Clairoix). Outre ces décisions extrêmes, la variable d’ajustement des emplois reste des départs de salariés non remplacés au fil du temps. Plus que jamais, un travail en amont doit être mené pour faciliter le maintien d’une industrie du caoutchouc en France et en Europe de l’Ouest afin d’arrêter la casse à l’emploi
Au niveau du dialogue social, la branche caoutchouc comprend une seule convention collective avec deux chambres patronales. On observe, depuis peu, une volonté partagée d’amélioration des relations sociales et le premier accord de droit syndical de branche, signé en début d’année, en est une illustration concrète. Cependant, au regard du contexte les négociations collectives dans ce secteur restent très difficiles.
L’avenir de l’ensemble de l’industrie du caoutchouc, dépend de sa capacité d’innovation et de réactivité face à la globalisation des marchés.
C’est un défi majeur pour l’emploi et les compétences pour un secteur dont nous avons tous besoin.