Les partenaires sociaux européens de l’industrie chimique ont signé le premier accord dans le cadre des travaux réalisés au sein du comité de dialogue social sectoriel européen créé en 2004.
Le 15 avril dernier, les représentants des employeurs européens de la chimie (ECEG : european chemical employer group) et celui des salariés européens du secteur (EMCEF : fédération européenne de la chimie, de l’énergie et des mines) ont signé un premier accord de branche de dimension internationale.
Cet accord cadre sectoriel, signé après un long processus de négociation dans lequel était impliqué la FCE-CFDT, définit les profils de compétences requis sur deux «métiers clés » que sont les opérateurs de processus et les superviseurs de premier niveau. Il devrait permettre en particulier :
• De promouvoir la transparence des qualifications.
• De répondre à l’évolution démographique et participer à une meilleure intégration des jeunes et des femmes au vu d’un probable manque de main d’œuvre qualifiée à venir.
• De faciliter la mobilité au sein d’une entreprise, d’un pays ou plus largement entre les pays adhérents de l’Union européenne.
• D’assurer la conformité de ces compétences en Europe afin de faciliter leur reconnaissance (ou transférabilité).
• De sensibiliser davantage le corps enseignant au label européen (harmonisation).
Enfin, cet accord confirme le besoin et l’importance que peut revêtir le dialogue social au travers l’intérêt que suscite le volet social en Europe pour ses concitoyens.
L’accord met en exergue, au-delà des fiches techniques de postes et des profils de compétences, que l’opérateur de processus est chargé de conduire et surveiller le matériel de production nécessitant une procédure particulière dans le respect de la sécurité, de la santé et de l’environnement. Quant au superviseur de premier niveau, il dirige une équipe d’opérateurs, il contrôle une unité de production et résout les problèmes communs dans des règles et des consignes qui veillent au respect de la sécurité, la santé et l’environnement.
La valeur ajoutée de l’accord renforce la démarche entreprise au plan national, avec notamment les représentants de l’Union des industries chimiques (UIC) quant au processus de Validation des acquis de l’expérience (VAE). Il est à noter qu’aujourd’hui en Europe, seuls quatre Etats membres l’ont adoptée !
En définissant des profils de postes et de compétences, les signataires ont, tout d’abord, cherché à apporter des points de repère aux différents pays particulièrement en direction des Pays d’Europe Centrale et Orientale (PECO) lors de la définition des qualifications, des programmes d’enseignement et de formation professionnelle.
Enfin, pour ce qui est du suivi de l’accord, le texte prévoit notamment la mise en commun des meilleures pratiques pour sa déclinaison dans chaque pays.
Un rapport annuel sera réalisé incluant un répertoire des actions déployées. Ainsi, des modifications ou des compléments pourront être apportés à l’accord.
Une évaluation commune de l’accord conduite par les signataires est prévue pour 2014.
La FCE-CFDT estime que ce premier pas réalisé au niveau de l’Europe entre les employeurs et les représentants syndicaux des salariés, devrait pousser à une réflexion plus globale sur la construction de véritables perspectives d’évolution de carrières pour les salariés du secteur professionnel.
Cette approche devant être intégrée systémiquement de la certification à la rémunération, en passant par des échelles harmonisées de classifications.
Pour aller plus loin : retrouvez l’accord sur le site de la FCE-CFDT www.fce.cfdt.fr