Ne pas perdre sa vie à la gagner est une évidence. Cependant la reconnaissance de la pénibilité au travail reste encore un droit à conquérir pour tous les salariés.
C’est donc dans ce sens, que notre organisation syndicale travaille depuis des années, avec une vision prospective des mesures de prévention et dans un objectif de compensation équitable de ces effets différés générés.
La loi du 21 août 2003 et son article 12 avait acté qu’une négociation interprofessionnelle sur cette thématique devait s’engager dans les 3 ans entre les partenaires sociaux. Ce fut fait le 11 février 2005, mais pour s’achever, après 17 séances de négociations, par un constat de désaccord. Le seul point de convergence portant sur la liste des pénibilités identifiées. Les deux principaux points de désaccord portant sur les mesures d’anticipation proposées pour compenser la perte d’espérance de vie et les niveaux de coûts induits pour les employeurs en cas d’accord sur ce sujet.
Cette loi avait aussi prévu un dispositif « carrière longue », voulu et obtenu par la CFDT, qui permit à des milliers de salariés ayant commencé une carrière professionnelle à 14, 15, 16 et 17 ans de bénéficier d’un départ en retraite avant 60 ans.
Malheureusement en 2008, le gouvernement Fillon aidé en cela par le lobbying intense de la frange la plus conservatrice du patronat, a considérablement durci les conditions d’accès au vu des coûts de cette mesure. La loi du 9 novembre 2010 a quasiment sonné le glas de cette avancée sociale. Bien qu’ait été consenti un dispositif minimum aux partenaires sociaux : le maintien d’un départ à 60 ans pour des salariés déjà atteints dans leur santé et pouvant justifier d’une Incapacité Permanente Partielle (IPP), consécutive à un accident du travail ou une maladie professionnelle.
Malgré des remises en cause successives et inacceptables ces dernières années, la loi institue pourtant un cadre de négociations sur la pénibilité au travail dans les branches et les entreprises. La fédération portera ses revendications sur la prévention et la réparation dans tous ses secteurs professionnels même si le cadre de la négociation est restreint.
La reconnaissance de la pénibilité au travail pour les salariés qui sont exposés à des conditions et une organisation du travail difficiles est une nécessité afin de prévenir les risques, défendre leur santé et leurs droits. L’organisation par la CFDT d’une journée sur la pénibilité le 31 mai en constituera un point de mire.