Dans le cadre des suites de l’accident nucléaire de Fukushima au Japon, la prise en charge syndicale de ce dossier par la CFDT a permis de contribuer à l’élaboration du cahier des charges de l’audit des installations nucléaires en France. Particulièrement par l’intégration de tout ce qui est lié aux facteurs humains, notamment les relations entre les donneurs d’ordre et les sous-traitants. En ce sens, les deux fédérations CFDT les plus représentatives dans l’industrie du nucléaire, la FCE et la FGMM, ont diffusé courant mai une position commune sur le traitement de la sous-traitance dans le nucléaire.
La revendication d’un socle commun de droits entre salariés des entreprises donneuses d’ordre et sous-traitantes y est réaffirmée. Un socle qui doit acter une véritable reconnaissance professionnelle, des rémunérations décentes, un accès pour tous à la formation, un suivi médical de qualité, la prise en compte de la pénibilité et une dosimétrie en-dessous du seuil de 20 mSv/an (millisievert/an).
En outre la revendication de conditions de vie décentes pour les sous-traitants doit être prise en compte, que ce soit pour les frais de mission, les contraintes familiales et le libre accès aux lieux de vie (cantines, vestiaires et parking).
La sécurité dans les installations nucléaires c’est d’abord de disposer de personnes qualifiées qui ont une bonne connaissance de leurs domaines d’intervention. Ce n’est pas une politique des donneurs d’ordre qui privilégient la baisse des coûts au détriment d’un travail de qualité. L’urgence est donc d’organiser cette filière et de travailler sur la sécurisation des parcours professionnels.
La CFDT est aussi à l’origine d’une jurisprudence qui interdit le recours aux intérimaires dans les zones ou la dosimétrie est supérieure à 2 mSv. Pour aller plus loin l’interdiction de recours aux salariés précaires dans les zones exposées doit être interdite.
Dans ce processus, c’est le changement de pratiques et de relations entre sous-traitants et donneurs d’ordre qui doit changer, notamment par la mise en place d’accord de Responsabilité sociale ou sociétale des entreprises. Ce travail commun de la FCE et FGMM se veut être une première contribution aux travaux qui seront initiés prochainement au niveau confédéral.