Il est un adage bien connu des syndicalistes qui consiste à dire qu’une élection se prépare au lendemain de celle qui se termine. C’est pour y donner corps que les liaisons de GrDF et d’ERDF se sont réunies à Saint-Brévin du 23 au 25 mai 2011 afin de se préparer au nouveau contexte qui sera celui des militants des distributeurs en 2013. Pourquoi une telle anticipation ?
Trois raisons à cela. Tout d’abord, les deux distri-buteurs issus de la loi de 2008, suite à l’ouverture du marché de l’électricité et du gaz, vont une nouvelle fois être le théâtre de réorganisations profondes. Ainsi, la poursuite de la séparation des deux distributeurs (démixtage) et une réorganisation territoriale totale qui va réduire encore le nombre d’établissements (donc le nombre de mandats de DS) et, sur le découpage des IRP (le deuxième en deux élections) qui, potentiellement, peut avoir un impact sur notre représentativité.
Ensuite, les deux entreprises sont maintenant en guerre ouverte, aspirées dans leurs logiques de groupes, eux-mêmes en concurrence. Cette situation est créatrice de tensions entre les dirigeants et d’incertitudes sur les décisions à venir. Elles se traduisent par une pression accrue sur les projets professionnels des salariés et davantage d’inquiétudes sur leur avenir. Par ailleurs, la cohérence sociale que les militants des deux distri-buteurs s’attachent à préserver depuis la filialisation des deux entreprises est de plus en plus difficile à tenir. Ce grand écart permanent se traduit par de plus en plus d’accords collectifs différents, donc porteurs d’inégalités entre les salariés des deux entreprises. Pour mémoire, les deux entreprises de distribution sont co-employeurs, il faut le rappeler, de plus de 42 000 salariés.
Enfin, et comme cela a été dit en introduction, pour être prêt au moment de l’élection, il ne faut pas s’endormir sur ses pratiques actuelles, fussent-elles efficaces. Les militants des deux liaisons ont choisi de s’interroger sur la pertinence de leurs axes revendicatifs, sur le rythme et la qualité de leur communication, sur l’appui aux militants de terrain par lesquels passe le contact de proximité avec les salariés, le tout dans un contexte en forte évolution.
Bien sûr, tout n’a pas été fait en trois jours, mais un plan de travail est en marche dont la première étape sera évaluée d’ici la fin de l’année au cours d’une nouvelle séance de travail.