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SMOBY BERCHET, tricher n’est pas… jouets !

Six cents emplois supprimés, un ex-PDG mis en examen pour détournement de fonds, et des salariés légitimement en colère...

Six cents emplois supprimés, un ex-PDG mis en examen pour détournement de fonds, et des salariés légitimement en colère. C’est le triste épilogue d’un conflit qui aura duré plusieurs semaines chez Smoby.

En 2005, Smoby, fabricant de jouets implanté dans le Jura, rachète Berchet, entreprise familiale, autre fabricant de jouets implanté dans la plaine d’Oyonnax dans l’Ain.

Deux ans plus tard, compte tenu des difficultés financières de la société, une procédure de sauvegarde est ouverte le 19 mars 2007, en même temps qu’une procédure pénale vis-à-vis de l’ancien PDG Jean-Christophe Breuil, petit-fils du créateur de Smoby. En mai, MGA, fabricant de jouets américain, rachète les actions de l’ancien PDG. Mais dès septembre, les négociations entre MGA et les banques et créanciers échouent. MGA se retire alors.

En octobre 2007, la société est mise en règlement judiciaire assorti d’une période d’observation jusqu’en mars 2008. Deux administrateurs judiciaires sont alors désignés, l’un pour le Jura, l’autre pour l’Ain. Le 26 février 2008 le tribunal de Commerce de Lons-le-Saunier doit statuer sur le repreneur. A l’appel de l’intersyndicale, six cents salariés se rassemblent devant le tribunal. La décision est différée d’une semaine.

Le 3 mars 2008, le tribunal de Commerce choisit comme repreneur le groupe Simba, fabricant de jouets allemand, alors que son offre de reprise est moins favorable socialement que celle d’un autre repreneur potentiel, Abcia. C’est la douche froide pour les salariés. Les sites les plus touchés sont ceux de l’ex-entreprise Berchet. Le site du Cours de Verdun à Oyonnax, notamment, doit être fermé. A l’appel conjoint de la CFDT et de la CGT, les salariés se mettent alors en grève. Plusieurs sites sont bloqués.

Mais très vite, seuls les sites Berchet, où la CFDT est la seule organisation présente, restent mobilisés. Le Syndicat Chimie Energie Ain Deux Savoie multiplie alors les rencontres avec la Préfecture, les élus et les différentes institutions. Le Comité directeur fédéral de la FCE-CFDT vote à l’unanimité, lors de sa réunion des 6 et 7 mars 2008, une motion de soutien aux salariés de Berchet. Après une semaine de portes closes, des négociations sont alors ouvertes avec l’administrateur judiciaire. Le 18 mars, un protocole de fin de conflit est enfin signé. Il permet d’obtenir une indemnité de départ supralégale, ainsi que le paiement aux salariés de leurs jours de grève.

Le 27 mars dernier, l’ancien PDG, soupçonné d’avoir mis en place un système de détournement des fonds appartenant à Smoby via des sociétés écrans, était mis en examen par un juge d’instruction de Nancy pour « abus de biens sociaux », « blanchiment en bande organisée d’abus de biens sociaux », et « publication ou présentation de bilan inexact ». Dans ce contexte, la situation financière demande à être éclaircie. C’est la raison pour laquelle le Syndicat Ain Deux Savoie a lancé une procédure judiciaire vis-à-vis des administrateurs. Aujourd’hui, le montant des créances du groupe Smoby Berchet est de 112 millions d’euros, dont une bonne partie correspond à des créances dues à ses propres filiales… ! Pour la FCE-CFDT, cet argent doit être utilisé pour améliorer le plan social, limiter les pertes d’emploi, et aider à la reconversion des salariés. C’est en tous cas dans ce sens qu’elle continuera d’agir.

La motion de soutien aux salariés

« Le Comité directeur fédéral de la FCE-CFDT, réuni les 6 et 7 mars 2008, apporte son soutien total aux salariés de Smoby Berchet dans leur action pour la défense de l’emploi. Le Comité directeur fédéral exprime sa solidarité vis-à-vis de chaque salarié dans ce moment difficile, pour lui et pour sa famille. Le Comité directeur fédéral demande instamment au repreneur, la société Simba, et aux pouvoirs publics :

• de définir un projet industriel assurantl’avenir de l’entreprise ;

• de revoir à la baisse le nombred’emplois supprimés ;

• de maintenir les sites existants ;

• d’améliorer, de manière significative, les conditions de départ pour les salariés ;

• de mettre en place des cellules emplois, au niveau des territoires, pour tenir compte des impacts importants de ce plan social chez les sous-traitants.

La fédération restera vigilante sur ses revendications. Elle demandera une rencontre au ministère pour défendre l’emploi et pour faire entendre la voix de ses adhérents. »

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