Créer une mobilité professionnelle dans la branche des industries électrique et gazière (IEG), c’est permettre à tout salarié de passer d’une entreprise de la branche à une autre sans avoir à démissionner et en emportant avec lui un certain nombre de droits (ancienneté, congés annuels, régime supplémentaire de retraite, plan d’épargne retraite collective…). C’est surtout devenir acteur de son parcours professionnel en postulant sur des emplois au sein de son entreprise mais aussi dans une autre entreprise de la branche, grâce à un outil d’offres d’emplois.
Mobilité au sein des IEG mais aussi au sein d’un bassin d’emplois, d’une région où on a envie de vivre. Il s’agirait là d’une innovation sociale qui favoriserait les opportunités et les parcours professionnels tout en développant les compétences des salariés. Les caractéristiques de la branche le permettent. Malheureusement, notre ambition paraît éloignée de la volonté des employeurs. Dans cette négociation, ils cherchent surtout à mettre en œuvre leur politique de mobilité de groupe en mettant fin au contrôle social des commissions secondaires du personnel. Le projet d’accord des employeurs privilégie la mobilité au sein des entreprises et des groupes laissant peu de place à la notion de « salarié acteur de son projet professionnel ». Il semble donner toute latitude aux Directions des entreprises de recourir à la mutation d’office, laissant peu de choix aux salariés.
Si, sur un plan économique, la fluidité des emplois au sein d’un groupe est nécessaire, pour autant il nous faut dans cette négociation inventer un autre contrôle social. Le projet d’accord porte le germe d’évolutions qui ne relèvent plus de la science fiction. Entre les lignes, c’est la réalisation de carrières interrompues dans différents régimes de retraite faisant des agents concernés des poly-pensionnés. A terme, par la conjugaison de la politique de mobilité de groupe et la mise en ?uvre de mutations d’office, ne sera-t-il pas possible de muter les agents dans les entreprises du groupe non soumises au statut des IEG ?
Notre lecture du projet d’accord nous fait craindre cela.