Grâce à la négociation, la valeur du point retraite complémentaire Arrco et Agirc est relevée de 1,46% au lieu de 1,13 %. Explications.

Les accords de 2003 ont prévu que le point de retraite évoluerait comme l’indice des prix en moyenne annuelle (et non en glissement annuel). Pour le déterminer, il a été convenu de partir de l’hypothèse d’inflation pour l’année retenue dans le rapport économique et social annexé à la loi de Finances. En cas d’écart constaté entre cette hypothèse et la réalité, il est procédé à un correctif.

Notez que c’est presque le même système que pour le régime général : augmentation en janvier en fonction de la hausse des prix à venir et ajustement l’année suivante. La différence résulte du moment et de la référence : pour le régime général on utilise toujours des prévisions ; pour Arrco et Agirc, on utilise l’indice des prix Insee publié en janvier.

L’hypothèse d’inflation pour 2007 (publiée en octobre 2006) s’élevait à + 1,8 %, alors que l’inflation moyenne constatée en janvier 2008 par l’Insee est de + 1,47 % (parfois arrondi à 1,5 %). Un correctif de 0,33 % est donc à opérer.

L’hypothèse d’inflation pour 2008 (publiée en octobre 2007) retient + 1,6 %. Cela devrait amener à une augmentation du point, en moyenne annuelle, de 1,27 % en 2008 (1,6 – 0,33). Soit, compte tenu de l’effet report, une hausse de la valeur du point de 1,13 %.

Les administrateurs CFDT ont fait observer que l’accord laisse une marge d’appréciation aux instances paritaires en cas d’écart flagrant entre la prévision d’octobre et un consensus de prévisions disponibles en mars. C’est le cas cette année, suite à une reprise forte de l’inflation au dernier trimestre 2007 avec l’envolée des prix de l’énergie, du pétrole, et de l’alimentation.

Sur dix organismes émettant des prévisions, on aboutit à présent à une valeur moyenne de 1,9 %.

Cet écart a d’ailleurs été reconnu par le gouvernement concernant le régime général. Un correctif en cours d’année 2008 serait justifié, l’augmentation de 1,1 % donnée au 1er janvier 2008 ayant été jugée indigne par de nombreuses couches de la population française.

Après trois interruptions de séance, la délégation patronale a finalement accepté de retenir une hypothèse d’inflation pour 2008 plus conforme à la réalité, soit 1,85 %. Cela amène à une revalorisation en moyenne annuelle de 1,85 – 0,33 soit 1,52 %. Soit, compte tenu de l’effet report, une augmentation ponctuelle au 1er avril de + 1,46 % (voir encadré pour comprendre le passage de 1,52 à 1,46). La valeur du point 2008 est fixée pour l’Arrco à 1,1648 euros et pour l’Agirc à 0,4132 euros.

Cette décision est approuvée par la majorité du Conseil de l’Arrco, la CGT prenant acte.

Pour le salaire de référence, les accords prévoient son augmentation en fonction de l’évolution du salaire moyen, avec correction sur deux exercices en cas de différence entre chiffre provisoire et données définitives issues du dépouillement des déclarations de salaire. L’augmentation sera de 3,4 %, soit 3% au titre de 2008, + 0,2 % de correction pour 2007 et + 0,2 % de correction pour 2006. La CFDT ne conteste pas ces chiffres, mais estime que la différence significative des deux modes de revalorisation, décidée pour la période 2003-2008, devra être repensée pour les accords futurs si l’on ne veut pas aboutir à une baisse de rendement dommageable à l’acquisition de droits par les cotisants. n

Source : Retraité Militant CFDT numéro d’avril 2008.

1,85 – 0,33 = 1,52 – 0,43 = 1,06 x 4/3 = 1,46 %

Calcul de l’effet report

Comment passe-t-on de l’augmentation moyenne annuelle à l’augmentation ponctuelle au 1er avril ?

• L’augmentation de 1,71% au 1er avril 2007 se reporte sur un trimestre de 2008, soit 1,71 divisé par 4 = 0,43 %.
• L’augmentation annuelle 2008 de 1,52 % est diminuée de ce report, soit 1,52-0,43 = 1,09 %.
• Comme cela concerne trois trimestres, il faut remultiplier par 4/3 pour avoir lepourcentage d’augmentation au 1er avril : 1,09 x 4/3 = 1,46 %.