Pour exister, la CFDT doit se développer. Elle doit avoir des adhérents, les garder et augmenter leur nombre. Pour cela, les équipes syndicales doivent s’interroger sur leurs pratiques.
Il est parfois difficile de se développer, notamment dans les grandes entreprises où les salariés ne se sentent pas concernés par l’action de la CFDT, même s’ils font globalement confiance aux syndicats et leurs délégués, qu’ils laissent en tête-à-tête avec les directions.
Ainsi, force est de constater que :
– Il y a peu de lien entre la section syndicale, les adhérents et les salariés.
– Les adhérents CFDT sont souvent traités et défendus de la même façon que les autres salariés.
– La charge de travail est lourde à porter pour le ou les militants de la section.
– Les adhérents portent peu les idées CFDT et participent peu à l’action revendicative de la section.
– Il est facile pour les directions d’interpeller en direct les salariés.
– Notre syndicalisme a tendance à s’institutionnaliser.
Avec ce dernier constat, on observe que les équipes traitent principalement les problèmes dans le cadre des instances représentatives du personnel (IRP). Que ce soient les délégués du personnel, le comité d’entreprise ou d’établissement ou encore le comité d’hygiène, sécurité et conditions de travail (CHSCT). Elles ne prennent plus le plus le temps de rechercher et construire des solutions et le rapport de forces avec les salariés.
Tout cela ne correspond pas au type de syndicalisme que la CFDT veut mettre en place. Un syndicalisme d’adhérents acteurs qui émancipe les salariés, qui soutient la négociation contractuelle par le rapport de forces et qui contribue à faire évoluer la société en associant le maximum de salariés.
Aussi, pour préserver notre capacité à défendre les salariés et mettre en œuvre notre projet de société, un changement est nécessaire.
Pour fidéliser les adhérents et les rendre acteurs, pour donner envie à d’autres salariés de nous rejoindre, il est nécessaire de redonner sa place, toute sa place, à l’adhérent CFDT dans sa section syndicale. Une place privilégiée :
– Par une défense où les salariés sont informés et défendus collectivement, mais où, seuls les adhérents bénéficient d’une défense individuelle dans ou hors l’entreprise.
– Par une information privilégiée : les comptes rendus des réunions des IRP sont distribués d’abord aux adhérents avant une diffusion plus large. Les circulaires de branche ou le Syndicalisme Hebdo CFDT, selon les thèmes, sont transmis aux adhérents.
– Par une offre de participation à la vie syndicale : les adhérents sont conviés à participer à des réunions à thèmes ; sont consultés sur les revendications ou sur les accords ; la section organise des Assemblées Générales d’adhérents…
– Par une offre de services (formations, conseils, accompagnement).
– Par des relations de qualité entre militants et adhérents où la convivialité doit être de mise.
En effet, ce n’est pas parce que le syndicalisme est sérieux qu’il doit être triste.
En fonction de leurs réalités, les sections syndicales doivent réfléchir à ce « plus » à l’adhérent. Il doit y avoir des avantages à être adhérent CFDT.
La politique fédérale en matière de développement, validée et portée par les syndicats de la FCE-CFDT est également là pour aider les sections. Elle contribue à donner une image moderne de la CFDT, bien en phase avec son époque, au plus près des réalités de la vie des salariés. Elle propose de construire les solutions avec les adhérents et de mobiliser les salariés pour porter les revendications devant les directions, pour davantage de résultats et d’efficacité en sortant l’action syndicale du seul cadre des IRP.
Convaincre de plus en plus de salariés de les rejoindre doit permettre aux équipes CFDT de coller au plus près des réalités en matière de revendications, de renforcer leurs pratiques syndicales et d’améliorer leur fonctionnement en lien avec les adhérents.
Des outils existent et sont disponibles. Ainsi la démarche Travail en Questions (TEQ), les 20 micro-modules de formation « développement », des guides, des brochures, des fiches pratiques.
Les comités d’action développement (CAD) des syndicats et la fédération sont là pour apporter une aide par un lien de proximité, un appui opérationnel et un suivi personnalisé et d’accompagnement des syndicats.
Adhérents, c’est ensemble que nous devons agir pour un développement« durable » permettant d’être plus forts et efficaces au service de nos valeurs et nos ambitions !