La protection sociale désigne tous les mécanismes de prévoyance collective permettant aux individus de faire face aux conséquences financières des « risques sociaux ». Il s’agit de situations susceptibles de compromettre la sécurité économique de l’individu ou de sa famille, en provoquant une baisse de ses ressources ou une hausse de ses dépenses (vieillesse, maladie, invalidité, chômage, maternité, charges de famille, etc.). Elle a donc à la fois des objectifs matériels (permettre aux individus de faire face à la maladie et la vieillesse par exemple) et des objectifs sociaux (réduire l’inégalité devant les risques de la vie et assurer aux individus un minimum de revenus). Elle fonctionne notamment dans le cadre de la sécurité sociale ou d’accords collectifs de branche ou d’entreprise, selon des dispositifs contributifs et solidaires.
La protection sociale a un coût et malgré les réformes successives, le déficit de la sécurité sociale est toujours très important. Pour l’assurance maladie, le gouvernement espère le ramener de 17 à 14 milliards d’euros en 2012. Mais à quel prix : avec de nouvelles taxes, le déremboursement de certains médicaments, la baisse du prix des médicaments et le doublement de la taxe sur les mutuelles.
Cette dernière mesure aura des conséquences en termes d’augmentation des cotisations ou de niveau de prestations. Les inégalités vont encore se creuser un peu plus entre ceux qui ont la possibilité d’avoir une couverture supplémentaire et ceux qui n’en ont pas ou plus les moyens. Si dans les grands groupes et de nombreuses PME, ce type de dispositif collectif existe, en revanche, peu de TPE en ont mis un en place. Leurs salariés sont donc obligés, s’ils le peuvent économiquement, de prendre des contrats individuels.
Il est donc de notre responsabilité de faire entendre dans nos branches et entreprises, nos revendications en matière de prévoyance collective, de complémentaire santé, de PERCO ou autre retraite supplémentaire, d’indemnisation de chômage. Il n’est pas acceptable que seules les branches de la pharmacie et des industries électrique et gazière possèdent un système de prévoyance collective relativement complet. Malgré des négociations en cours dans quelques branches, et le récent accord dans le papier carton sur la prévoyance gros risques, il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir. Nous devons obtenir dans toutes nos conventions collectives des accords qui permettront à des milliers de salariés d’avoir accès à une meilleure couverture sociale.
C’est pourquoi nous réunissons ce 6 octobre, un grand nombre de militants pour faire de la protection sociale un véritable enjeu du dialogue social.