La FCE-CFDT a organisé une journée sur la protection sociale le 6 octobre. Les objectifs de cette journée se voulaient politiques mais avant tout pédagogiques.
La journée a été articulée autour d’une première table ronde sur la place de la protection sociale de branche dans le dialogue social, d’une seconde autour des enjeux et des perspectives et enfin 4 ateliers co-animés chacun par un militant de la fédération et un représentant d’une institution de prévoyance partenaire. Cette journée était destinée à l’ensemble des responsables fédéraux, des mandatés dans des organismes de protection sociale, ainsi qu’aux négociateurs d’entreprise dans le domaine de la protection sociale (complémentaire maladie, prévoyance collective, Perco, retraite supplémentaire).
La protection sociale, a rappelé Hervé Colas de l’INPC (institut national de la prévoyance collective) est une construction composite qui s’incarne dans un système social qui couvre des aléas de la vie. C’est un système au cœur du pacte social, construit à partir d’une volonté politique forte par le Conseil National de la Résistance. La solidarité en est un fondement. « Nous cotisons selon nos moyens, nous dépensons selon nos besoins ». Cependant la protection sociale est aujourd’hui interrogée. Le contexte est difficile, a souligné Laurent Caussat de la Direction de la Sécurité Sociale, la protection sociale est un grand malade. Mais c’est un atout économique important pour le pays a affirmé Véronique Descacq de la confédération. La protection sociale est un élément essentiel de la cohésion sociale. Sans développement durable de la protection sociale, pas de fort niveau de cohésion sociale. L’emploi favorise la protection sociale, mais la protection sociale favorise aussi l’emploi. Ainsi, l’emploi féminin est un enjeu pour l’amélioration des finances de la protection sociale. Mais c’est aussi grâce à la politique de la branche famille, que l’emploi féminin peut en partie se développer.
Mais la protection sociale ne se limite pas aux 4 branches de la Sécurité sociale (maladie, vieillesse, famille, recouvrement). Elle comprend aussi les accidents et maladies du travail, le chômage, mais aussi toutes les couvertures complémentaires (prévoyance, retraite,). De ce fait, elle irrigue le dialogue social dans les branches et les entreprises.
A ce jour, seules deux branches de notre champ fédéral ont un niveau de couverture complémentaire d’assez bon niveau, la Pharmacie et les Industries électrique et gazière. La branche Papier-Carton vient de signer un accord de prévoyance collective « gros risques » ; une négociation sur le même thème va s’ouvrir dans la Plasturgie. Un représentant de la branche professionnelle du Verre, Alain Videau, a exposé les raisons qui ont conduit les partenaires sociaux à mener une négociation sur la prévoyance collective « gros risques ». L’enjeu est de taille, le futur accord concerne plus de 9 000 salariés de TPE/PME, aujourd’hui non couverts par une prévoyance. Elle s’inscrit dans une démarche globale de négociations de la part des employeurs. S’il ne l’exprime pas ainsi, cet accord est la contrepartie d’accords dont la portée peut être moins favorable aux salariés (salaires, heures supplémentaires). D’où l’enjeu de la protection sociale dans le dialogue social. Lors des NAO, dans un grand nombre d’entreprises, elle est un des éléments d’équilibre d’un accord salarial. D’où l’intérêt pour nos militants de bien appréhender les mécanismes des objets à négocier. C’est donc dans cet objectif que nous avons organisés les 4 ateliers (retraite supplémentaire (article 83) et Perco ; dépendance et perte d’autonomie ; complémentaire santé ; prévoyance collective). Ces ateliers avaient pour but de faciliter la prise de contact des militants auprès des partenaires, de leur donner des clefs pour négocier des accords et de faire connaître les offres de service des différentes institutions et organisations présentes (formation, information).
Objectif réussi. Les militants qui ont participé à cette journée se sont déclarés satisfaits puisqu’ils repartaient avec des outils et un carnet d’adresses de partenaires. Ils nous ont confié que cela allait les aider dans leurs prochaines négociations.