Dans les rues, plusieurs dizaines de milliers de retraités ont condamné le renoncement du gouvernement à réformer la prise en charge de la perte d’autonomie et ce, au mépris des nombreux constats convergents sur la situation.
Avec près de 110 manifestations et des milliers de manifestants, le conseil national des retraités a pu légitimement exprimer sa satisfaction après cette forte mobilisation à l’occasion de la journée nationale d’action du 6 octobre.
Et de l’autre côté de la rue, en quelque sorte, le Premier ministre y allait de ses déclarations, « Traiter ce dossier dans l’urgence ne serait pas responsable. Aussi, en accord avec Madame Bachelot, ministre des Solidarités et de la Cohésion Sociale, nous avons choisi de continuer à travailler sur le dossier de la dépendance ». Exit par conséquent ce grand chantier du quinquennat qui aura connu entre autres six mois de débat et de concertation en 2008 et autant en 2011.
Ainsi, depuis 2007, le Président de la République aura réussi le tour de force d’annoncer très régulièrement une réforme imminente sans amorcer l’élaboration de la moindre mesure en quatre ans et demi !
Pour la CFDT, l’idée d’une réforme ambitieuse de la dépendance, comme promis au début du quinquennat, doit être maintenue. Et mieux, elle doit être engagée. Son financement est possible par une taxation des donations et successions et l’alignement du taux supérieur de CSG des retraités sur celui des actifs. Cette réforme permettrait de soutenir, voire de développer les emplois à domicile. C’est ce qu’a défendu devant le Premier ministre, François Chérèque, secrétaire général de la CFDT.
Cette réforme est vitale pour les associations de prestations d’aide à domicile et les établissements d’hébergement. Elle est essentielle pour les conseils généraux qui assurent une part importante du financement de l’allocation pour la perte d’autonomie (APA). Pour la CFDT Retraités, la prise en charge universelle et solidaire de la perte d’autonomie est un enjeu majeur pour les personnes âgées et leurs familles. Cette réforme, créatrice d’emplois renforcerait le lien social intergénérationnel.
Pour témoigner de ces réalités, les adhérents de la CFDT Retraités mènent actuellement une enquête de terrain. Plus de 3000 réponses sont attendues. Elles permettront de recueillir au plus près des personnes leurs vécus et leurs attentes. La restitution de cette enquête alimentera les débats du colloque national qui se tiendra avant la fin de l’année.
L’amélioration du pouvoir d’achat, en priorité pour les basses pensions, est également au cœur de leurs revendications. La CFDT Retraités revendique un minimum de pension égal au smic net. Elle rappelle que sur 15 millions de retraités, ce sont près de 1,5 million qui touchent des pensions inférieures à 1070 euros par mois pour une carrière complète. Des personnes en arrivent à renoncer à la couverture complémentaire santé et aux soins.
Un constat auquel il faut ajouter des difficultés grandissantes liées à l’accès aux soins dues à l’absence de professionnels de santé, aux dépassements d’honoraires, au reste à charge croissant. Cette situation, aggravée par l’augmentation de la taxation des complémentaires de santé, est inacceptable. La CFDT Retraités continuera d’agir pour une meilleure répartition des professionnels de santé sur le territoire, et de s’opposer aux dépassements d’honoraires.