L’annonce est tombée brutalement lors de la réunion du Comité central d’entreprise fin novembre. Le groupe Arkéma a décidé de céder ses activités vinyliques (PVC, soude, chlore, etc.), au groupe financier genevois Klesch, pour créer ainsi une nouvelle entreprise baptisée Amarante.
Ces activités concernent 1780 salariés en France et 850 hors France. Plusieurs sites sont intégra-lement concernés, tels Saint-Fons, Lavéra, Fos et Berre. D’autres ne le sont que partiellement, ainsi que des filiales. Si la direction annonce que cette opération se fera sans « aucune restructuration de l’outil industriel », sans aucun licenciement, l’équipe CFDT de l’entreprise ne l’entend pas de la même oreille. C’est l’incompréhension qui domine parmi les militants quant à la viabilité du projet. Le secteur vinylique a, en effet, connu de nombreuses restructurations au sein d’Arkéma depuis 2005, avec de lourdes pertes d’emplois. De nombreux investissements y ont aussi été réalisés, mais sa rentabilité ne semble pas suffisante aux yeux des actionnaires du groupe. Ainsi, les raisons de cette cession sont plus à rechercher dans le taux de rendement financier versé aux actionnaires que dans un véritable projet industriel. Arkéma annonce vendre son pôle vinylique pour « zéro euro » et apporte une contribution en cash de près de 100 millions d’euros afin d’alléger le passif. Le groupe veut ainsi recentrer son activité sur les produits chimiques de spécialité à plus forte valeur ajoutée.
Ce projet de cession n’apparait pas viable aux yeux de la CFDT. Si l’avenir de l’activité vinylique est compromis alors qu’elle est au sein d’un groupe qui fait de (très) bons résultats, comment pourrait-il être garanti dans une entreprise indépendante ? Ce projet plonge dans l’incertitude plusieurs centaines de salariés et leurs familles. Pour l’équipe CFDT, Arkéma a le devoir d’assumer ses choix stratégiques avec dignité et a la responsabilité de fournir toutes les garanties industrielles et sociales aux salariés qui ont contribué à la construction de son groupe.
La CFDT a exigé de la direction qu’elle retire son projet de création d’Amarante. Elle mettra tout en œuvre pour garantir l’emploi et l’avenir de l’ensemble des salariés. Une affaire à suivre…