« Adhérer est un acte citoyen. » En filigrane l’affirmation pose à la fois la question de la place, du rôle et du poids des « corps intermédiaires » que sont les syndicats, ainsi que celle du concept de démocratie et de citoyenneté.
Les corps intermédiaires : un rouage indispensable de la démocratie Les corps intermédiaires sont des groupes sociaux organisés. Ils constituent des relais entre l’Etat et les citoyens. Ils sont la source d’expressions construites et créateurs de lien social.
La société française par héritage de la révolution française a placé les corps intermédiaires à distance du pouvoir. Les syndicats et les associations ont peu vu leurs prérogatives évoluer depuis leur création, tout particulièrement par la peur du pouvoir en place, qu’il soit de droite ou de gauche, de perdre une partie de son autorité et de son influence.
En période de crise, l’affaiblissement des corps intermédiaires est dangereux. Face au désengagement de l’Etat, au manque d’efficacité visible des politiques économiques et sociales, l’individualisme croît : « je ne peux compter que sur moi-même».
Pour éviter cet écueil, la CFDT se bat. Son objectif est de développer l’égalité des droits et des chances à tous les niveaux de la société et, par l’action collective, d’obtenir des avancées sociales pour tous et pour chacun.
La vie démocratique à la CFDT : réactive et participative
La démocratie est souvent réduite au vote. Pour la CFDT, elle doit aussi s’exercer au quotidien lors des débats, confrontations, décisions que nous prenons à tous les niveaux : de l’entreprise aux organismes paritaires nationaux…
Dans l’action quotidienne, la prise de décisions et les choix font l’objet d’échanges, de discussions et débats avec les adhérents. Ainsi, dans les sections syndicales les projets d’accords ou les positionnements importants passent par une consultation des adhérents.
L’exercice permanent d’une démocratie directe peut entraîner une inertie et encourager le populisme. Car d’une part, les prises de décisions doivent souvent être rapides et, d’autre part, penser que tout le monde peut toujours avoir un avis motivé sur tous les sujets est un leurre.
C’est pourquoi la CFDT a basé son fonctionnement sur une démocratie de représentation. Cette démocratie indirecte (par exemple le Conseil syndical, le Comité directeur fédéral…) permet d’être réactif tout en étant représentatif. Car les membres sont systématiquement élus ou désignés par la structure qui les mandate. Un syndicat représentatif n’est ni un club ni un bureau d’études. Il est fait pour l’action transformatrice et il décide, il fait des choix, après confrontation des arguments, arbitrage et synthèse. Depuis son origine, la CFDT est en réflexion et en évolution permanente pour s’adapter aux réalités nouvelles et rechercher l’efficacité et les pratiques participatives.
Adhérer : c’est passer à l’exercice d’une citoyenneté active
Par définition, le citoyen est celui qui est reconnu membre de la cité, cela lui attribue des droits (protection, justice…) et des devoirs (contributions…).
Adhérer à un syndicat et à un projet commun c’est passer de la passivité à l’action. Etre acteur d’un projet qui impacte à la fois la société dans son ensemble mais aussi sa vie personnelle.
Le syndicalisme fait avancer des sujets collectifs nationaux comme la retraite ou la sécurité sociale mais aussi des sujets plus locaux : salaire, formation, etc. Cette complémentarité amène des retombées concrètes et rapides.
En adhérant, en participant à la vie de la CFDT, chacun fait le choix de peser sur les choix locaux et nationaux. En invitant des collègues de travail à rejoindre la CFDT vous renforcez son poids et sa capacité à influer sur les choix. La légitimité d’une organisation syndicale doit se retrouver dans sa représentativité (aux moments des élections professionnelles), mais aussi dans sa capacité à rassembler en développant son nombre d’adhérents et ses actions. Pour être une force syndicale au cœur des réalités sociales et professionnelles, et pour les transformer, il n’y a pas d’autre façon que d’avoir des adhérents nombreux et actifs.
Les salariés sont libres d’adhérer ou non et de contribuer ou non à une société plus solidaire. Le choix d’adhérer comme celui de ne pas adhérer est un acte fort, et la responsabilité de chacun y est engagée.
La CFDT est convaincue que l’avenir ne se jouera pas en cavalier seul, mais dans le cadre d’une action collective forte et réfléchie à tous les niveaux de la société.